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05 août 2012

Fin de l’épilogue Néo Sécurity : qu’en penser ?

Le 3 août dernier, on apprenait, sans grand suspens il est vrai, que l’ancien numéro 2 du secteur de la sécurité privée en France, Néo Sécurity, était repris par Fiducial, groupe français d’expertise comptable et de services aux entreprises.

Cette arrivée dans le secteur de la sécurité privée d’un acteur dont ce n’est pas le cœur de métier n’est pas une révolution dans le marché global de la sécurité. En effet, depuis quelques années, on assiste, notamment dans celui de la sécurité électronique, à l’apparition de nouveaux gros acteurs dont la sécurité n’est pas le cœur de métier.

Que penser de l’arrivée d’un néophyte dans le secteur ?

Fiducial a-t-il l’intention par son arrivée d’apporter quelque chose au secteur ? Je ne le crois pas l’entrée de Fiducial sur le secteur n’est rien d’autre que du pur business. Est-ce en soit une mauvaise chose ? Non. Mais l’entrée d’un néophyte dans un secteur qu’il ne maîtrise pas en est une. Cela montre, à mon sens, que quiconque peut, dès lors qu’il y a des liquidités, pénétrer un nouveau secteur, aussi sensible que peut-être le secteur de la sécurité.

Aujourd’hui, à la vue de la situation économique en général et celle du secteur en particulier, cela ne me parait pas être un bon signe lancé, d’une part aux acteurs, et d’autre part aux clients.

De plus, le fait que le personnel, via les organisations syndicales, ait accepté une réduction de moitié de la majoration du salaire horaire en cas de changement de planning, tandis que le délai de « prévenance » (pour remplacer un agent) a été ramené de 7 jours ouvrés à 2 ne me parait pas être un bon signal envoyé à un secteur qui se doit de se professionnaliser et de gagner en confiance.

Eviter une autre affaire Néo Sécurity : ma proposition.

On le sait, le secteur de la sécurité humaine est atomisé : plus de 7 000 entreprises, dont plus de 50% sont des TPE (1 à 9 salariés), plusieurs centaines qui naissent tous les ans, autant qui meurent. Cette atomisation du secteur, provoquée en partie par la prolifération grandissante des attestations préfectorales données sans véritable contrôle, a conduit notamment à une course en avant des prix : toujours plus bas.

Alors, afin de tenter de remédier à cet emballement, et pour assainir le secteur, l’Etat a décidé la mise en place du CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité), opérationnel depuis le 1er janvier dernier, autorité censée contrôler prestataires & donneurs d’ordres.

Même si l’intention est bonne, il est néanmoins aujourd’hui trop tôt pour dire si cette structure étatique portera ou non ses fruits. Quoi que soit le résultat, positif ou négatif, je pense qu’il faut agir en amont de la création des structures de sécurité privée. Il faut que, dès la création de la structure, soit mise en place une garantie financière obligatoire, dont le montant serait déterminé suivant des critères à définir.

C’est de cette façon que l’on évitera des faillites comme celle de Néo Sécurity. C’est de cette façon que l’on participera à la professionnalisation du secteur. Et enfin, c’est de cette façon que l’on stoppera cette course à la baisse des coûts qui, au final, ne profite ni aux prestataires, ni aux clients.

21:49 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : néo security, fiducial, sécurité privée | |  Facebook

25 mai 2012

Reconnaissance du vote blanc : oui !

Cette semaine a été marquée par le lancement du second round de l’année politique : les élections législatives des 10 & 17 juin prochain. A cette occasion, je souhaite m’arrêter quelques instants sur ce qui, lors de chaque scrutin, fait débat, à savoir le vote blanc. La dernière proposition de loi en faveur de sa reconnaissance date de mai 2010.

Cet arrêt me semble d’autant plus important qu’à l’occasion de l’élection présidentielle du mois passé, le nombre de personnes ayant glissé un bulletin blanc ou nul a été de près de 2 millions, soit près de 6% des votants. Bon nombre de candidats auraient rêvé de ce score le 22 avril !

Blanc n’est pas nul.

Dans l’esprit de nos concitoyens, le vote blanc se confond avec le vote nul. Il faut dire qu’à l’heure actuelle les bulletins blancs et les bulletins nuls sont comptabilisés dans la même rubrique : « blancs et nuls ».

Définissons donc ce qui différencie le vote blanc. du vote nul : le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin blanc dépourvu de tout nom de candidat et de toute annotation, tandis que le vote nul exprime une erreur de manipulation (enveloppe vide ou avec plusieurs bulletins) ou un acte volontaire pour manifester son opposition aux candidats en lice (bulletin raturé ou griffonné).

On a coutume de séparer dans la proclamation des résultats les bulletins blancs et nuls, mais au sens de l’article L66, les bulletins blancs sont considérés comme nuls. Une enveloppe vide est bulletin nul. Le bulletin blanc c’est lorsqu’il y a une feuille blanche sans aucun signe de reconnaissance dans l’enveloppe.

On peut dès lors y voir une première différence, puisque le vote blanc à l’inverse du vote nul - dans le cas d’un bulletin modifié - n’exprime pas un refus ou rejet du candidat.

Voter blanc, c’est possible… électroniquement !

Depuis quelques années, les machines à voter ont fait leur apparition dans les bureaux de vote des communes de plus de 3 500 habitants.

Bien qu’amateur de nouvelles technologies facilitant la vie de tous les jours, je ne suis pas favorable à leur développement. En effet, j’affectionne particulièrement le dépouillement des bulletins. Une enveloppe électorale, c’est un peu comme un œuf Kinder, vous ne savez jamais ce qui s’y cache à l’intérieur : une tirade pour ou contre un candidat, un morceau de papier toilette, un Kleenex…

Cependant, le législateur dans la rédaction de l’article L57-1 du Code électoral énonce que la machine à voter « doit permettre l’enregistrement d’un vote blanc ». Doit-on y voir une inégalité entre les citoyens ? Ceux votant dans les communes ayant recours aux machines à voter pourraient voter blanc. A l’inverse, ceux votant dans une ville utilisant l’urne transparente traditionnelle ne le pourraient pas.

Ce sujet à d’ailleurs fait réagir un sénateur en janvier 2008 soulevant auprès du ministre de l’Intérieur ce qui ressemble être une inégalité. A cela, le ministère a répondu que « contrairement au vote explicitement exprimé en faveur de tel candidat ou de telle liste, le vote blanc revêt plusieurs significations : refus de l’offre électorale (1), stricte neutralité envers les différents choix offerts (2), désintérêt pour le scrutin (3) ou encore manque d’information de l’électeur (4) ».

Si je suis en accord sur le fait que le vote blanc revêt les significations (1) & (2), je ne peux être d’accord avec les significations (3) & (4). Concernant la signification (3), dire que le vote blanc signifie un désintérêt pour le scrutin revient à dire que le vote blanc équivaut à l’abstention ce qui est faux, comme nous avons pu le voir précédemment, puisque l’on différencie bien les personnes ayant voté « blancs et nuls » des abstentionnistes. Quand à la signification (4), cela revient à mon avis à considérer le votant comme quelqu’un ne sachant pas ce qu’il fait, ce qui me semble un peu insultant.

Pourquoi ne pas instaurer une règle selon laquelle, si le taux de vote blanc dépasse un certain pourcentage à définir, l’élection s’en trouverait annulée ? 

Pourquoi je souhaite la reconnaissance du vote blanc.

Certains sont défavorables à la reconnaissance du vote, arguant le fait que dans le cadre de l’élection présidentielle, l’article 7 de la constitution prévoit que le président de la République étant élu à la majorité des suffrages exprimés, la comptabilisation des bulletins blancs comme suffrages exprimés pourrait aboutir à l’élection d’un candidat sans forcément obtenir la majorité absolue et que par voie de fait sa légitimité serait alors remise en question.

A cela je réponds que mettre dans l’urne un bulletin blanc c’est voter. La conscience de chacun est donc respectée et la liberté de chacun ne reçoit pas d’atteinte.

Pour conclure, j’estime que le vote blanc témoigne bien d’un intérêt pour la chose publique puisque le jour du scrutin, l’électeur se déplace pour accomplir son devoir de citoyen. Par cet acte, il participe pleinement à la vie démocratique du pays.

14:08 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vote blanc, politique, élction, abstention | |  Facebook

26 janvier 2012

Devenir propriétaire en France en 2012.

La semaine dernière, je revois l’un de mes anciens camarades de lycée, que je n’avais pas vu depuis près d’un an. Nous avons à peu près le même parcours : Bac ES (obtenu au rattrapage !), suivi d’un Bac+2 universitaire puis d’une école de commerce en province. Bref, moyennement bien parti, mais pas trop mal terminé au final. Diplômé il y a quelques années (2 ou 3 ans), il est aujourd’hui cadre dans l’industrie et se débrouille plutôt bien.

Au cours de la conversation, il me fait part d’un étonnement. Celui de pouvoir emprunter de l’argent auprès d’un établissement financier afin d’acquérir un logement. J’avoue que cette question même si j’y pense de temps à autre en passant devant la vitrine d’une agence immobilière. Il m’explique qu’ayant eu un rendez-vous avec sa conseillère quelques jours auparavant, il lui avait demandé, à tout hasard, quelle serait la somme qu’il pourrait emprunter s’il souhaitait investir dans la pierre. Il souhaitait juste obtenir un ordre d’idée. Peut-être pour rêver devant les annonces la prochaine fois qu’il passera devant une agence immobilière ! « Il faut savoir, me dit-il avant de me donner le montant proposé, que j’ai des comptes censés favoriser l’accès à l’immobilier (PEL, CEL…) », me précisant même qu’il avait ouvert ce fameux PEL un mois avant son 18ème anniversaire !    

Je m’attendais donc à bonne nouvelle qui me ferait culpabiliser de ne pas avoir ouvert ce fameux PEL ! Une somme aux alentours des 200 – 250K€, tant il m’avait démontré qu’il avait, pensait-il, toutes les cartes en main pour investir : un « PEL alimenté tous les mois depuis près de 10 ans », un CEL, un Livret A…

Au final, sa réponse me surprit, autant qu’elle le surprit lorsque sa conseillère lui annonça le montant. Bien en dessous des ses espérances : « 160K€ en comptant l’apport estimé à environ ¼ de la somme totale ».

En m’annonçant sa réponse il se sentait déçu. Déçu « parce qu’il avait toujours économisé, préférant à 17 ans placer son argent sur un Plan Epargne Logement plutôt que de le dépenser dans l’acquisition du dernier Nokia 3310 de l’époque », déçu « parce que cet exemple montre d’une part qu’il y a un manque de confiance envers notre génération, et d’autre part parce qu’au final si ceux qui comme nous ne pouvons pas investir pour les 20 ans à venir malgré notre situation, alors qui va le faire ? Comment vont faire ceux qui n’ont pas eu le parcours que nous avons eu pour devenir propriétaire ? »

Période électorale oblige, ces dernières questions mériteraient d’obtenir des réponses.

08:52 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : emprunter, banque, jeunesse, avenir, argent, logement, élections | |  Facebook