Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 décembre 2016

La sécurité privée a besoin de jeunes cadres !

Début décembre, à l’occasion d’un after-work de fin d’année organisé par le Club des Jeunes Cadres en Sûreté, j’ai annoncé pour courant 2017 la parution d’un manifeste sur la vision de la sécurité par la jeunesse.

Une jeunesse composée de jeunes cadres et jeunes diplômés qui exercent dans ce secteur d’activité non pas par nécessité, mais par envie. Non pas par contrainte, mais par choix. Une jeunesse qui a décidé que ce secteur d’activité serait le sien !

La parution d’un tel document sera une première pour notre secteur d’activité.

Dans un secteur d’activité en pleine mutation, la jeunesse, représentée en partie au sein du CJCS est essentielle. Essentielle face aux défis que devra relever le secteur afin de les aborder du mieux possible, mais également pour favoriser l’émergence d’une génération en phase avec l’évolution de son secteur d’activité.

Les menaces auxquelles nous devons faire face sont nombreuses. Bien sûr, la première d’entre elles qui nous vient à l’esprit est le terrorisme pouvant frapper n’importe où et n’importe quand. Mais d’autres menaces sont également présentes : guerre économique à travers l’espionnage, la désinformation, la déstabilisation, le hack (pénétrer sans autorisation dans un réseau), le racket, la corruption, la sécurité du personnel à l’étranger, les fraudes internes, ou encore le grand banditisme.

Toutes ces menaces, qu’elles soient internes ou externes motivent les entreprises à inscrire la fonction sûreté dans une démarche structurelle et qualitative de maîtrise des risques.

C’est dans ce contexte que l’apport de jeunes cadres, exerçant dans le secteur privé ou le secteur public, sur une large palette de compétences, allant du donneur d’ordres au prestataire, du conseil au juridique, de l’entrepreneur à la gestion de la sécurité à l’international, les jeunes cadres peuvent apporter des réponses créatives et transversales dans un but d’amélioration continue de la fonction sûreté.

Ce projet ambitieux porté par le CJCS aura pour ambition de promouvoir le secteur, revaloriser les hommes et les femmes qui y travaillent et proposer des réponses créatives et transversales.

19 avril 2016

Et si on responsabilisait la direction des achats ?

Depuis l’an dernier et les attentats de janvier et novembre, la sécurité est partout. On parle sécurité (à la machine à café, entre collègues, durant les repas de famille…), on est abreuvé de sécurité (par les médias), on se questionne sur la sécurité, sur notre sécurité. Bref, on vit sécurité.

On va même jusqu’à parler d’Ubérisation de la sécurité, via la mise en place, par exemple, de plateformes mettant en relation des particuliers (ou des entreprises) avec des professionnels (indépendants !) de la sécurité. Le secteur, comme celui des taxis ne résiste pas à l’Ubérisation !

Dans le cadre de mon activité professionnelle, je suis amené à rencontrer deux ou trois interlocuteurs, suivant la taille de l’entreprise, son organisation ou encore sa sensibilité aux risques et à la sécurité : le responsable sécurité ou lorsque le poste de ce dernier n’existe pas le responsable des moyens généraux et l’acheteur.

Le responsable sécurité est quelqu’un qui connaît son métier et qui l’aime. Il est investi dans sa tâche et, bien que notre secteur, notamment sur la partie surveillance humaine, soit en perpétuel mouvement de par les aspects juridiques qui nous régissent, il maitrise les bases du métier.

Bien sûr, le comportement de chaque individu est différent et l’expérience du responsable sécurité, suivant qu’elle ait été à 100% dans le privé ou issue des forces de l’ordre ou de l’armée, va jouer dans la perception qu’il aura de la sécurité d’une manière générale et de la sécurité qu’il souhaite mettre en place sur son site.

Le responsable des moyens généraux, lorsque ce dernier est en charge des prestations de sécurité est pour la plupart du temps moins au fait des règles de l’art de la profession.

Rien de choquant ni d’anormal en soi, puisqu’il gère bien souvent, en plus de la sécurité, les espaces verts, la propreté des bâtiments et la gestion des déchets. De plus, n’oublions pas son rôle au sein de l’organisation : ses clients, ce sont les salariés de l’entreprise. Dès lors, il n’est pas rare qu’il faille, en tant que prestataire, user de pédagogie pour expliquer notre métier, les règles qui nous régissent, ou bien le fonctionnement du secteur. C’est notre rôle et notre devoir et nous ne pouvons pas nous y soustraire.

Enfin, il y a l’acheteur. Rôle complexe puisqu’il doit être capable de répondre à la question suivante : Qu’est-ce que le bon achat ? Ce dernier doit gérer les achats généralement classés par familles de produits/services. Tout comme le responsable des moyens généraux, l’acheteur famille affecté aux services doit traiter avec l’ensemble des prestataires de services : sécurité, espaces verts, propreté des bâtiments et gestion des déchets.

En effet, rares sont les organisations qui ont des acheteurs spécialisés dans l’achats des prestations de sécurité, même si l’on peut se mettre à rêver (ou espérer !) l’apparition de ce type de poste au sein de l’organisation : l’achat d’une prestation de sécurité globale qui prendrait en compte non pas seulement le gardiennage ou la sécurité informatique, mais engloberait l’ensemble avec également la sécurité électronique et le transport de fonds. Mais nous en sommes loin !

Aujourd’hui, ce qui compte, ce n’est pas le contour de la fonction sécurité mais le coût de la sécurité. Et l’acheteur, comme tout citoyen réalisant ses achats, souhaite que le prix à la fin de l’année baisse ; tâche ô combien difficile dans les temps actuels : persistance de la menace et renforcement des dispositifs Vigipirate.

On voit donc déjà poindre la différence de point de vue entre le responsable sécurité qui souhaite la mise en place d’une sécurité, la plupart du temps maitrisée et argumentée et l’acheteur moins réceptif à l’importance que revêt la sécurité et considérant parfois que la sécurité n’est qu’un coût imposé par la réglementation. C’est peut-être cela qui le poussera dans son cahier des charges à imposer une notion d’obligation de résultat ; et peut-être se laissera t-il tenter par la proposition la moins-disante, parfois à l’encontre de l’avis du responsable sécurité, dans le cas où la direction des achats a le dernier mot.

Alors, il me vient une idée, une réflexion. Puisque la décision de choisir le prestataire revient à la direction des achats, pourquoi ne pas proposer que cette dernière soit responsable en cas de défaillance du prestataire ?

Bien sûr cela doit être cadré, et il n’est pas là question de faire du service des achats un bouc-émissaire. On peut imaginer cette hypothèse dans des cas où le choix de ce prestataire en particulier représentait un risque connu lors de la décision.

Ainsi cela permettrait de responsabiliser d’avantage la direction des achats afin de faire en sorte que la sécurité ne soit plus uniquement un coût pour l’entreprise mais une composante de l’entreprise.

13 février 2016

Dépôt de plainte : pourquoi nous pourrions faire appel à la sécurité privée.

J’ai été victime dimanche dernier d’un bris de glace sur la voiture que je louais. Rien de bien grave. Il ne s’agissait que de la vitre latérale avant gauche de forme triangulaire jouxtant le rétroviseur. Une vitre que j’ai souvent défini comme une vitre qui ne sert à rien la preuve en est que chez certains constructeurs, cette vitre est remplacée par un triangle en plastique…

Même si ce bris de glace n’est pas bien grave, c’est tout de même embêtant. Surtout quand c’est la quatrième fois que cela vous arrive et que la voiture en question est une voiture de location !

Du coup, je téléphone au loueur qui me dit qu’il suffit de déposer plainte et de ramener le véhicule dans une agence afin que celui-ci me soit changé. Super simple, rien de bien compliqué, c’est cool !

Je me rends donc au commissariat du XIVème arrondissement. Il est 17h06 et je me dis qu’un dépôt de plainte pour bris de glace ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Grave erreur !

Vers 19h00, un officier chargé du dépôt de plainte nous apprend, sur un air fort peu agréable, que le service ferme à 20h00 et que dès lors, toutes les personnes présentes dans la salle d’attente ne seront pas reçues. Nous sommes 5 ou 6 personnes à attendre. Il nous propose donc un dépôt de plainte en ligne puis un rendez-vous au commissariat pour confirmer le dépôt de plainte. Prochain rendez-vous disponible : vendredi 12 février !

Je me permets de lui faire remarquer qu’en ce qui me concerne, non pas que je ne veuille pas revenir vendredi 12 février, si je ne dépose pas plainte, je ne peux pas échanger de voiture chez le loueur. Rien à faire, à 20h00, je n’aurai pas déposé plainte et je m’imagine donc devoir rouler avec une clim artisanale

En partant du commissariat, je discute avec le chef de poste lui faisant part de mon étonnement que l’on ne puisse pas déposer plainte après 20h00. Que se passe-t-il si je suis victime de violence dans la rue à 23h00 ? Dois-je attendre le lendemain matin pour déposer plainte ?

Nous engageons la discussion et ce dernier m’explique qu’en raison de l’état d’urgence, les effectifs sont concentrés sur le terrain et donc moins nombreux au commissariat. Lors de nos échanges, des fonctionnaires de police estiment tout de même que mon enregistrement ayant été fait à 17h06 et que plus de 3h00 plus tard je n’ai toujours pas pu déposer plainte est tout de même exagéré.

Au final, après négociations avec le chef de poste, ce dernier acceptera de prendre ma plainte, même si cela ne fait pas parti de ses attributions, puisque lui et ses effectifs sont affectés sur les missions de police secours. Il prendra ma plainte en considération et je sortirai du commissariat aux alentours de 20h45.

Je lui en serai grandement reconnaissant allant jusqu’à écrire au commissaire divisionnaire pour le lui en faire part.

Que nous apprend cette expérience ?

La période que nous vivons, l’état d’urgence, le plan Vigipirate renforcé, l’opération Sentinelle, tout cela n’est pas près de s’arrêter. Bien au contraire. Le Premier ministre le rappelait encore aujourd’hui à l’occasion de la Munich Security Conference (l’équivalent du Davos de la sécurité) : Il y aura d'autres attentats d'ampleur en Europe, c'est une certitude.

Dès lors, il faut que nous soyons capables de nous adapter à vivre avec cette menace, capables d’anticiper ce qui pourrait survenir, capables de proposer des solutions. Cette force de proposition doit être nationale, initiative citoyenne comme initiative de professionnels.

C’est ainsi que l’on pourrait se demander si le dépôt de plainte ne pourrait pas être réalisé par la sécurité privée (comme c’est le cas en Grande-Bretagne). Cela permettrait d’assurer une permanence entre public et privé pour que le dépôt de plainte puisse être réalisé 24h/24 et 7 jours sur 7.

Bien sur cette mission, devrait être réalisée par des agents assermentés ayant suivi une formation bien spécifique, prenant compte de notions d’investigations, de droit… On pourrait imaginer que cette formation soit assurée par un nombre restreint de lieux d’enseignement tels que les universités Paris-Descartes ou Sophia Antipolis qui dispensent de formations reconnues dans le secteur de la sécurité.

A l’heure où l’on parle de complémentarité public/privé, la mise en place d’un tel dispositif ne serait-il pas un excellent exemple de complémentarité entre les forces publiques et les forces privées de sécurité ?