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23 novembre 2015

Armement des agents de sécurité : réflexion.

A la suite des attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis le 13 novembre dernier, les mesures de sécurité se sont renforcées, tant du côté de la part des forces publiques avec la mise en place de l’état d’urgence, le déploiement de forces de l’ordre et militaires supplémentaires, que du côté des entreprises de sécurité privée avec un renforcement des contrôles d’accès sur les sites clients, la fouille des sacs à l’entrée des grands magasins…

Qu’elles soient publiques ou privées, les forces de sécurité œuvrent dans un but commun, assurer la sécurité des personnes et des biens.

La mise en place de ces mesures supplémentaires s’accompagne, et cela est tout à fait normal, de réflexions (et décisions) quant à notre sécurité au quotidien : on apprenait cette semaine que le législateur avait autorisé le port d’arme pour les policiers en dehors de leurs heures de service à compter du 19 novembre et pour toute la durée de l’état d’urgence. Parallèlement à cela, s’est également posé la question des forces de l’ordre statiques, c’est-à-dire les forces de l’ordre (ou les militaires) en faction devant un bâtiment. Cette mission ne pourrait-elle pas être réalisée par des sociétés privées ? Cela permettrait, comme le disent certains de repositionner des militaires pour des missions où l’on a besoin d’eux !

Cette question, pour être tout à fait franc, bon nombre de personnes du secteur l’ont déjà entendue à de nombreuses reprises depuis les attentats du 7 janvier, date à laquelle a été déclenché le plan Vigipirate alerte attentat et où les militaires se sont positionnés devant les lieux à risques. Et les attentats de Paris n’ont fait qu’amplifier la question.

Alors, voyons si cette mission, aujourd’hui réalisée par les forces de sécurité publiques était réalisée par des forces de sécurité privée ce que cela entraînerait et quelles questions cela soulèverait.

Tout d’abord, et c’est le plus simple d’un point de vue de mise en place, les agents de sécurité auraient accès à la voie publique (le trottoir) et cela nécessite une modification de la législation puisqu’à ce jour, il est interdit pour un agent de sécurité privée effectuant une mission statique de réaliser cette dernière sur la voie publique.

Dès lors que l’agent de sécurité pourra assurer sa mission sur le trottoir, et qu’il effectuera le même type de mission, comportant les mêmes risques que les forces de l’ordre, il est fort à parier que ce dernier demandera à être équipé d’un gilet pare-balles. Equipé de ce gilets pare-balles (certains agents le sont à ce jour…), et donc faisant office d’une potentielle cible, il est également fort à parier qu’il demandera à être armé, afin de pouvoir se défendre. On ne peut pas donner à quelqu’un un moyen de se protéger sans lui donner également un moyen de se défendre…

Allons donc vers cette voie de l’armement des agents de sécurité, que le CNAPS (organisme de régulation de la sécurité privée) appelle agent de sécurité renforcé (ASR). Se posent maintenant bon nombre de questions auxquelles il nous faut bien réfléchir avant la mise en place d’une telle chose.

En voici quelques une :  

  • Que fait l’agent de son arme à l’issue de la vacation ?

Aujourd’hui, les moyens matériels utilisés par les agents de sécurité privée lors de leurs vacation (contrôleur de rondes, moyens radio…) restent sur site. Devront-ils laisser leur arme sur site ? Comment celle-ci sera-t-elle mise en sécurité ?

  • Une question découlant de la précédente : Comment seront stockées les armes au sein des entreprises de sécurité ?

On peut imaginer que seules les entreprises de transport de fonds (et dont les agents sont armés) puissent réaliser ce type de mission, puisque ces entreprises disposent de moyens de sécurité important liés au traitement de valeurs réalisé.

  • Qu’en sera-t-il de la formation des agents ?

Si l’agent doit être armé, alors il devra être capable de se servir de son arme et suivre un entraînement approprié. Cela requiert des formations spécifiques similaires à celles réalisées au sein des entreprises de transport de fonds et dont les agents sont armés.

Qui va payer ?

La question que personne ne veut se poser mais à laquelle tout le monde pense. Si cette question, lorsque la mission est réalisée par les forces publiques, ne se pose pas vraiment puisque l’on sait que c’est l’Etat qui finance, elle se posera bien lorsque la mission sera assurée par des sociétés de sécurité privée. Oui, la sécurité a un coût...

Bref, avant toute mise en place de quoi que ce soit, espérons que ces quelques points soient réellement étudiés par nos dirigeants.

08:00 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sécurité privée, arme, attentat, paris, réglementation, cnaps, loi, régulateur | |  Facebook

09 juillet 2015

Retour en arrière.

Cela fait un peu plus de quatre années que je travaille dans le secteur de la sécurité privée. Quatre années et cinq mois pour être précis. Quelle image avais-je du secteur de la sécurité privée avant de l’intégrer ? Je ne sais pas trop… Aurais-je employé le terme de vigile ? Certainement. Et aujourd’hui ? Je l’ai banni de mon vocabulaire, tant je le trouve dégradant pour la fonction d’agent de sécurité.

Durant ces quatre années, en travaillant avec les personnels administratifs et au contact des exploitants qui sont en contact quotidien avec les agents (en agence ou sur le terrain), j’ai pu m’interroger sur notre secteur d’activité. Le terrain, comme dans beaucoup de secteur, est le the place to be pour apprendre. Je ne cache pas ne pas y être tous les jours. Mais il m’est arrivé accompagné d’un exploitant d’aller faire un contrôle sur site. Les échanges avec les agents sont parfois riches d’enseignements sur les attentes du métier, les axes d’amélioration, l’environnement concurrentiel local… une vraie mine d’informations !

En arrivant dans ce secteur d’activité je ne connaissais rien. J’ai appris (et continue à apprendre) ; l’histoire de ce jeune secteur d’activité, la réglementation, en constante évolution, et les défis auxquels le métier va (et devra) faire face. Ces derniers sont nombreux car les menaces, nous le voyons aujourd’hui, sont nombreuses et se multiplient à grande vitesse et en parallèle du développement technologique donc, lui-même parfois dévié de sa fonction originelle.Pour cela, nos entreprises se doivent d’être pro-active. Il nous faut être capable de comprendre, de proposer et d’innover. Mais cela ne doit pas venir que des prestataires ou fournisseurs de solutions. Les donneurs d’ordres doivent également être à l’écoute et sortir de cette pure logique de coûts, qui ne mène à rien, si ce n’est à dégrader  le secteur et la fonction.

Le métier d’agent de sécurité n’est pas facile, il faut le reconnaître. Les missions sont pour la plupart répétitives et les conditions de travail pas toujours faciles. Mais les agents de sécurité répondent à un besoin de notre société et sont indispensables. Ils ne sont pas simplement, comme le laissent à penser parfois certains donneurs d’ordres, un centre de coûts.

Comme j’aime à le répéter, ce n’est pas parce qu’il ne se passe rien sur votre site surveillé 24h/24 qu’il faut en réduire la prestation. Mais c’est peut-être parce que votre site est surveillé 24h/24 qu’il ne se passe rien.

19 mai 2015

Sécurité des entreprises : penser complémentarité humain & informatique !

Dans une organisation, la menace peut être multiple et les attentats et attaques terroristes vécus ces derniers mois sur le territoire national l’ont été tout autant. Dans les deux cas en mémoire, l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo et l’attaque informatique contre la chaîne de télévision France 24, le procédé, bien que différent dans la mise en place a été le même, à savoir l’intrusion.

Les conséquences, sur le plan humain n’ont quant à elles, aucune comparaison. Cependant, afin d’optimiser la sécurité de l’organisation il peut être judicieux de penser la sécurité d’une manière globale et cela à l’heure où la connectivité des objets et informations est, elle aussi, de plus en plus présente dans notre quotidien.

Dans la plupart (toutes ?) des organisations, se trouvent des moyens de connexions à distance (ordinateurs, tablettes, smartphones, objets connectés…) qui transmettent et reçoivent de l’information. Dès lors que l’organisation est connectée, elle est susceptible de d’être menacée d’intrusion. Si beaucoup d’entreprises ont un service/département informatique, toutes l n’ont cependant pas un service de sécurité physique. Prenons le cas où l’entreprise aurait à la fois un service de sécurité humaine ainsi qu’un service informatique. On pourrait aller encore plus loin en imaginant que cette entreprise combine de la sécurité humaine et de la sécurité électronique, ces deux moyens étant en parfaite complémentarité.

Dès lors, cette entreprise comprendrait en son sein deux responsables de la sécurité dont les missions seraient bien distinctes. 

Le premier serait un responsable de la sécurité qui dans le meilleur des cas serait autonome ou bien rattaché au directeur des moyens généraux (ce dernier gérant un portefeuille de prestations diverses allant de la sécurité du site au nettoyage de ce denier…) dont la mission première serait de garantir à l’entreprise la sécurité périmétrique, à savoir le risque d’intrusion, via la supervision de son prestataire de prévention et de sécurité

Le second serait le responsable informatique de l’entreprise. Ce dernier, pouvant être rattaché à un directeur des systèmes d’information, aurait en charge (tout ou partiellement suivant la taille de l’entreprise), l’ensemble des tâches liées à l’installation, la maintenance et la sécurisation du système d'exploitation et d'informationde l’entreprise. 

Il est fort probable que parmi nos deux responsables, un seul directeur ne soit membre du ComEx de l’entreprise : le directeur des systèmes d’information. En effet, beaucoup d’entreprises ne perçoivent pas la sécurité physique comme étant un enjeu majeur pour la sécurité de leur site, à l’inverse de la sécurité informatique… C’est une bien grave erreur car même si la menace est similaire, la prise de conscience ne l’est pas. Dans une entreprise requérant de la sécurité physique, les agents de sécurité sont en première ligne lors d’une possible intrusion. Eux seuls peuvent être capables de déceler un comportement suspect ou une intention de nuire.

Aussi, peut-on se demander si la fonction de directeur de la sécurité ne devrait pas être une fonction transverse, liée à la fois à la sécurité humaine et informatique et dont le titulaire du poste siègerait au ComEx. La complémentarité des métiers humain et informatique se développerait (comme c’est le cas pour la complémentarité humain et électronique), et cela permettrait aux entreprises du secteur de la sécurité humaine un nouvel axe de croissance par l’intégration de cette nouvelle typologie de sécurité.

On pourrait dans ce cas imaginer que la sécurité informatique soit intégrée au sein de l’entreprise de sécurité privée afin de proposer une nouvelle offre globale de sécurité. Ainsi, il est fort à parier que la formation des agents, les marges des entreprises et l’image du secteur de la sécurité privée en seraient les grands gagnants, ce qui pour le secteur ne serait que bénéfique...