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19 septembre 2016

Annulation des courses par mesure de sécurité : attention !

Depuis les attentats de Paris, et la prolongation de l’état d’urgence, bon nombre de courses pédestres ont été annulées en Ile-de-France (et ailleurs !) par mesure de sécurité. Ces annulations se sont encore multipliées ces dernières semaines, quelques jours à peine après la reprise de la saison sportive, avec l’annulation de plusieurs courses (Joinville, Suresnes, La Queue-en-Brie…) après concertation avec les préfets des départements et cela bien souvent la veille ou avant-veille de la course.

Ces annulations d’événements sont tout à fait compréhensibles après l’attentat de Nice : chaque rassemblement est une cible pour un acte terroriste. L’actualité nous l’a encore démontré le week-end dernier avec un engin explosif découvert dans une poubelle le long du parcours d’une course dans l’état du New Jersey aux Etats-Unis.

Pourquoi ces annulations ?

Si ces annulations ont lieu quelques heures avant l’épreuve c’est dans la plupart des cas suite aux ultimes réunions en préfecture qui ont lieu dans la semaine précédant la course. Pour faire court, la préfecture recommande aux organisateurs (associations sportives, municipalités…) un renforcement des mesures de sécurité, celles-ci provenant du ministère de l’Intérieur.

Dans le cas d’une épreuve organisée par une municipalité, celle-ci peut passer outre la demande émanant du Préfet, le maire de la commune ayant des pouvoirs de police sur le territoire de la commune, à l’exception de la ville de Paris où le Préfet de police possède l’ensemble de ces pouvoirs.

Dans les cas d’une épreuve organisée par une association sportive (je parle bien d’une association sportive et non pas d’une entreprise organisatrice d’événements…) pour laquelle cet événement est l’événement phare de la saison (qui dans le meilleur des cas par une météo favorable et avec un nombre de participants similaire à l’an passé rentrera tout juste dans ses frais), celle-ci à deux possibilités : répondre favorablement aux exigences de la préfecture en augmentant le dispositif de sécurité (mise en place de plots en béton, augmentation du nombre d’agents de sécurité prévu…) ou bien annuler l’événement étant incapable de satisfaire aux besoins exprimés.

Il est important d’avoir à l’esprit que dans certains territoires, ces événements sont des moments clés dans l’agenda culturel et sportif de la commune. Des moments forts de convivialité et de fraternité permettant l’échange et le dépassement de soi ; autant de moments qui, par mesure de sécurité, pourraient se raréfier dans les semaines à venir.

A ce jour, faire reposer l’ensemble de la sécurité et des responsabilités inhérentes à un tel événement sur une association à but non lucratif peut décourager les bénévoles et apporter de l’incertitude supplémentaire à la société.

Pour autant, des épreuves de masse ont été réalisées récemment (la Parisienne…) et apporte une ambiguïté sur la gestion post-terroriste des épreuves sportives : seules les épreuves parisiennes seront permises ? Seules les épreuves organisées par des majors des organisations sportives pourront organiser de tels événements ayant les capacités financières pour supporter ces coûts ? Seules les municipalités et organisateurs qui disposeront de forces disponibles pourront répondre aux demandes de vie sociale de leurs concitoyens ?  Va-t-on vers une société sportive où le participant devra, en plus, supporter financièrement le coût de sa sécurité ?

Ou plus prosaïquement, la société sportive comme civile ne doit-elle pas simplement vivre afin de ne pas faire le jeu de barbares écervelés ? A méditer…