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14 juin 2012

Local Vs parachuté.

Le second tour de l’élection législative de dimanche prochain sera le théâtre de plusieurs affrontements entre locaux & parachutés. Le plus médiatique d’entre eux étant très certainement celui entre Ségolène Royale et Olivier Falorni.

Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises ici même : il faut préférer un candidat local à un candidat parachuté. Le parachutage d’un candidat n’est pas une bonne chose. Pour les habitants de la circonscription tout d’abord, qui ne se reconnaissent pas dans le parachuté, présent sur le territoire depuis seulement quelques mois. Et que dire des responsables politiques locaux qui s’investissent dans les sections et autres fédérations ? Du jour au lendemain ils se retrouvent face au parachutage d’un candidat sorti de nulle part. Certains ont même dû faire une recherche sur Internet pour savoir de qui il s’agissait !

En matière de parachutage certains sont des professionnels. Jack Lang en est le parfait exemple. L’ancien ministre de la Culture, s’il est élu dimanche prochain, aura visité pas moins de trois circonscriptions (1ère du Loir-et-Cher, 6ème du Pas-de-Calais et 2ème des Vosges) en 26 années de mandat !

Il faut que nos responsables politiques comprennent une fois pour toute que ces parachutages concoctés entre amis desservent la démocratie. D’une part, ils sont à mon sens la cause d’un désintérêt pour l’élection (reflété par le score élevé de l’abstention) et l’assemblée est tronquée puisque ses membres ne reflètent pas les personnes qu’elles sont censées représentées.

Alors je pense qu’il vaut mieux avoir un député local qui ne soit pas de son bord plutôt qu’un député parachuté. Et je prendrai l’exemple de la 1ère circonscription  des Français de l’étranger regroupant les Etats-Unis & le Canada. Des deux candidats en lice au second tour de dimanche, l’un n’a jamais vécu sur le territoire. Je ne partage pas forcément les idées du camp adverse mais la candidate (et son suppléant !) vivant tous deux sur la circonscription ils seront à même de défendre les Français d’Amérique du nord.

16 janvier 2012

Conquérir l'Amérique à partir de San Francisco ? Le choix du MoDem en Amérique du nord.

Aujourd'hui, je publie un article écrit par Anthony Grolleau-Fricard. Anthony a vécu durant huit ans à Montréal, où il s'est fortement impliqué dans la communauté française. Co-fondateur et membre de l'exécutif du collectif "Souriez, vous êtes Français !", il a été candidat-tête de liste aux élections de l'AFE en juin 2009, et  président du MoDem Canada.

Dans cet article, Anthony nous donne sa vision sur la prochaine élection législative en Amérique du nord.

Le jour même où Corinne Narassiguin, candidate PS, annonçait que son suppléant serait désormais Cyrille Giraud d’EELV, le MoDem d’Amérique du Nord publiait sur Facebook le nom de sa candidate. Cette annonce des troupes de François Bayrou dans cette vaste circonscription nord-américaine semblait malheureusement mal maîtrisée en terme de communication. Les plâtres de la conception technique n’étaient pas encore totalement essuyés : le titre du site de la candidate orange affichait Carole Granade, Just another wordpress site. Ces petites coquilles ainsi que le timing donnaient l’impression que le MoDem communiquait dans l’urgence de l’officialisation de l’accord PS/EELV. Est-ce à dire que ce lancement mal programmé est négatif pour le MoDem ? Par forcément, il ajoute de l’humain, du non calculé qui, à mon avis, ne peut que rendre sympathique la candidate et ses partisans.

Néanmoins, l’officialisation de la candidature Modem m’amène à plusieurs constats.

1 – San Francisco et le désert nord-américain ?

Alors qu’on s’attendait à voir Franck Barrat, conseiller des Français de l’Etranger pour San Francisco depuis 2009, et président du MoDem US depuis la même année, être le candidat naturel, la question qui animait tout le monde était qui sera son suppléant et d’où viendra-t-il ? Montréal ou New York ? Canada ou Etats-Unis ?

La candidature de Carole Granade est surprenante. Si d’un côté, il est plutôt positif de voir de nouvelles personnalités actives et connues parmi les Français de San Francisco rejoindre officiellement les rangs du MoDem et apporter à ses valeurs et ses couleurs une nouvelle assise et une nouvelle légitimité, on peut néanmoins se demander s’il n’y a pas une erreur de casting.

La candidate est de San Francisco. Le suppléant également. Ce serait déjà un peu limite en terme de représentation des électeurs et du territoire dans le cas d’une élection pour l’Assemblée des Français de l’Etranger… c’est clairement insuffisant pour les législatives. Comment des électeurs de New York ou de Montréal vont se reconnaître dans des candidats issus uniquement de San Francisco ?

De plus, sur la ligne Est-Ouest, il faut ajouter la frontière Canada et Etats-Unis. Est-ce que les Français vivant au Canada ne vont pas se sentir mis en peu de côté ? D’autant plus qu’ils ne se reconnaissent pas forcément dans les Français vivant aux Etats-Unis.

2 – Un MoDem sans réseau…

Avoir deux candidats de San Francisco pose également la question du réseau du MoDem en Amérique du Nord. Est-ce que le MoDem a deux candidats à San Francisco parce qu’il a été incapable de trouver des candidats ailleurs aux Etats-Unis ou au Canada ?

Il faut dire que, depuis 2010, le centre historique et dynamique du MoDem en Amérique du Nord, la cellule de Montréal a implosé. De son côté, le MoDem US n’a jamais réussi à vraiment se structurer en dehors de San Francisco où Franck Barrat est très actif. Le MoDem US n’a même jamais réussi à avoir une vraie cellule exécutive active.

Face au MoDem, les deux grands partis que sont le PS et l’UMP sont actifs et ont des réseaux de cellules/sections très bien implantés et depuis des années. Plusieurs de leurs membres sont connus dans les milieux associatifs. Bref, UMP et PS ont des relais un peu partout dans la circonscription.

Quant au MoDem, le site Démocrates Amérique du Nord présente une liste de quelques rares noms : deux au Canada, cinq aux Etats-Unis. Si on ne doute pas que la motivation de l’équipe nord-américaine, il n’en reste pas moins que la grande faiblesse du MoDem est son faible réseau et le manque de visibilité de ses membres. Par exemple, Franck Barrat est connu à San Francisco mais est totalement inconnu sur la côte Est.

3 – Ca se bouscule aussi au centre

La concurrence ne ménage pas non plus le MoDem.

Aujourd’hui, ceux qui ont réussi le meilleur positionnement sont le PS et EELV. Leur union à gauche ne laisse pas entrevoir de dissidences ou de candidatures indépendantes comme c’est le cas en Angleterre avec celle de Will Mael Nyamat.

A droite, le candidat Frédéric Lefbvre, parachuté par l’UMP, créé de la dissidence dont Julien Balkany (au nom bien connu) et Guy Michon, conseiller à l’AFE vivant sur la côte ouest. D’autres pourraient encore sortir de leur chapeau…

Le centre, quant à lui, n’est pas oublié. L’officialisation d’une candidature centriste de l’ARES (Nouveau Centre, Parti radical, etc.) ne devrait pas tarder et viendrait menacer le MoDem sur l’électorat centriste et centre-droite. Une candidature New-York/Montréal est pressentie et vise directement deux importants polls de voix. Elle pourrait rassembler des gaullistes et UMPistes déçus du Sarkozisme et grignoter clairement des voix chez les démocrates de Bayrou.

Au centre-gauche, l’accord PS/EELV fait mal. Le duo Narassiguin et Giraud couvre la gauche mais pourrait venir tacler le MoDem sur du centre-gauche. Leurs profils liés à la finance et leur discours pour une économie responsable ne les posent pas comme des gauchistes et des communistes – quoi qu’en disent certains membres de l’UMP nord-américain.

Il ne faut pas oublier le candidat indépendant de Montréal Philippe Régnoux. Son « mouvement » Ici pour demain, arborant des couleurs oranges, et son discours dénonçant la politique politicienne, appelant à l’humanisme, en font un concurrent direct du MoDem (dont il est un ancien membre). Il peut voler des voix importantes sur Montréal, terrain qu’il travaille depuis des années. Il couvre lui aussi un spectre centre et centre-droite et peut peut-être aller aussi chercher quelques centres-gauches.

Reste la République solidaire de Villepin qui a des soutiens actifs en Amérique du Nord. Aura-t-il un candidat ? Si oui, il prendra de l’électorat centre-droit tout en augmentant le bruit à droite.

4 – San Francisco champ de bataille ?

Néanmoins, San Francisco n’est pas un mauvais choix pour le MoDem. Aux Etats-Unis, c’est sûrement un des pôles de Français où la gauche et le centre ont le plus de chances de s’imposer (cf. résultats des élections présidentielles de 2007 et AFE de 2009).

Si le ticket PS/EELV est positionné sur la côte Est, il a tout de même un bon réseau en Californie et sur la côte ouest. Et San Francisco sera une de ses cibles. Le candidat d’Ici pour demain ne s’est pas trompé en se déplaçant dès le printemps 2011 à San Francisco et en ayant une suppléante issue de cette ville.

Dès lors, le positionnement du MoDem à San Francisco n’est pas une erreur. Franck Barrat y est très présent. Carole Granade y est aussi connue. Mais ils ne doivent pas le prendre comme un acquis. Bien au contraire. La lutte pour la conquête de ce poll sera difficile.

5 – Le joker présidentiel

L’élection présidentielle est un facteur important, pour ne pas dire essentiel pour les législatives. Après une longue traversée du désert, les sondages sont plutôt positifs pour François Bayrou ne peuvent qu’alimenter l’espoir, pour ne pas dire la ferveur. Si Bayrou se positionne au mieux au second tour (et dans ce cas-là, on peut s’attendre à ce qu’il soit élu) au pire en troisième homme, le MoDem sera gonflé à bloc et pourra profiter de cette bouffée d’air pour faire le plein de voix.

A l’inverse, l’ARES pourrait très bien imploser en vol ou rejoindre le MoDem à la suite des élections présidentielles.

Bref, l’élection présidentielle pourrait modifier le jeu des alliances et faire sauter le suppléant du MoDem dans le cadre d’un accord avec l’ARES ou un candidat République solidaire. Dans ce cas-là, la concentration californienne du MoDem pourrait disparaître et lui redonner une assise continentale…

6 – Une vision à long terme

Finalement, Franck Barrat a bien fait de ne pas être candidat. Si ça avait été le cas, on aurait pu lui reprocher son ambition (après son élection comme conseiller AFE en 2009) et sa volonté de courir les mandats.

Pour le MoDem en Amérique du Nord, ce duo californien est excellent pour asseoir plus fortement le parti à San Francisco. Il pose les bases d’une stratégie à long terme dans cette région : plus de visibilité mais aussi conquête potentielle de sièges à l’AFE.

Et si Carole Granade est élue, alors le parti comptera deux élus en Amérique du Nord… un beau succès pour un MoDem moins développé et structuré que ses deux principaux concurrents, PS et UMP.

08:44 Publié dans Législatives 2012 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : amérique du nord, législatives 2012, modem, ps, ump | |  Facebook

29 juin 2011

Mini remaniement : chouette, un ministre pour les Français de l’étranger !

Le mini remaniement qui a eu lieu cet après-midi a fait apparaître un portefeuille inhabituel, celui de chargé des Français de l’étranger. Les Français de l’étranger. Ceux dont on ne parle pas où si peu – cf. le peu d’intérêt suscités en métropole par les élections des conseillers de l’AFE en juin 2009 – excepté lorsqu’il s’agit de remplir les caisses de l’Etat – cf. la polémique pour que les Français résidant à l’étranger paient des impôts en France –.

Bref. Sur le fond, on peut se dire que l’idée est plutôt bonne pour le 1,2 million de nos compatriotes qui vivent en dehors de nos frontières. Cependant, on peut se poser quelques questions quant à cette nomination.

En effet, tout d’abord la personne nommée : David Douillet, plus connu en tant que sportif de haut niveau que pour ses connaissances concernant la vie des Français de l’étranger. Car y a-t-il déjà vécu, à l’étranger ? A part quelques jours passés par-ci par-là sur un tatami, il est fort à parier que la réponse est non.

Ensuite, le moment de cette nomination. A moins de 12 mois de l’élection des futurs députés de l’étranger – dont là aussi tout le monde se moque éperdument –, cela peut paraître étrange, élection à laquelle s’était portée candidate Christine Lagarde – n’ayant jamais été élue avant sa nomination en tant que ministre et désireuse de se planquer pour 2012 –, mais l’attrait pour le FMI en a décidé autrement.

Au final, cette nomination est un cadeau de remerciement au très sarkozyste David Douillet de la part du président de la République. Cette attitude montre, une fois de plus, le peu de considération que le pouvoir apporte aux Français de l'étranger.