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26 janvier 2012

Devenir propriétaire en France en 2012.

La semaine dernière, je revois l’un de mes anciens camarades de lycée, que je n’avais pas vu depuis près d’un an. Nous avons à peu près le même parcours : Bac ES (obtenu au rattrapage !), suivi d’un Bac+2 universitaire puis d’une école de commerce en province. Bref, moyennement bien parti, mais pas trop mal terminé au final. Diplômé il y a quelques années (2 ou 3 ans), il est aujourd’hui cadre dans l’industrie et se débrouille plutôt bien.

Au cours de la conversation, il me fait part d’un étonnement. Celui de pouvoir emprunter de l’argent auprès d’un établissement financier afin d’acquérir un logement. J’avoue que cette question même si j’y pense de temps à autre en passant devant la vitrine d’une agence immobilière. Il m’explique qu’ayant eu un rendez-vous avec sa conseillère quelques jours auparavant, il lui avait demandé, à tout hasard, quelle serait la somme qu’il pourrait emprunter s’il souhaitait investir dans la pierre. Il souhaitait juste obtenir un ordre d’idée. Peut-être pour rêver devant les annonces la prochaine fois qu’il passera devant une agence immobilière ! « Il faut savoir, me dit-il avant de me donner le montant proposé, que j’ai des comptes censés favoriser l’accès à l’immobilier (PEL, CEL…) », me précisant même qu’il avait ouvert ce fameux PEL un mois avant son 18ème anniversaire !    

Je m’attendais donc à bonne nouvelle qui me ferait culpabiliser de ne pas avoir ouvert ce fameux PEL ! Une somme aux alentours des 200 – 250K€, tant il m’avait démontré qu’il avait, pensait-il, toutes les cartes en main pour investir : un « PEL alimenté tous les mois depuis près de 10 ans », un CEL, un Livret A…

Au final, sa réponse me surprit, autant qu’elle le surprit lorsque sa conseillère lui annonça le montant. Bien en dessous des ses espérances : « 160K€ en comptant l’apport estimé à environ ¼ de la somme totale ».

En m’annonçant sa réponse il se sentait déçu. Déçu « parce qu’il avait toujours économisé, préférant à 17 ans placer son argent sur un Plan Epargne Logement plutôt que de le dépenser dans l’acquisition du dernier Nokia 3310 de l’époque », déçu « parce que cet exemple montre d’une part qu’il y a un manque de confiance envers notre génération, et d’autre part parce qu’au final si ceux qui comme nous ne pouvons pas investir pour les 20 ans à venir malgré notre situation, alors qui va le faire ? Comment vont faire ceux qui n’ont pas eu le parcours que nous avons eu pour devenir propriétaire ? »

Période électorale oblige, ces dernières questions mériteraient d’obtenir des réponses.

08:52 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : emprunter, banque, jeunesse, avenir, argent, logement, élections | |  Facebook

01 juillet 2010

Cagnotte scolaire : acte II et fin.

Le 9 octobre dernier, je publiais sur ce blog une note concernant l’initiative lancée dans certaines académies du territoire pour faire diminuer l’absentéisme scolaire : récompenser les élèves présents en cours par de l’argent sous la forme d’un projet.

Aujourd’hui, je ne peux que me réjouir de l’avis qui a été rendu par les chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris chargés d’évaluer ce dispositif. Les mots prononcés d’ailleurs à la lecture de cet avis par le ministre concerné, Marc-Philippe Daubresse, sont sans équivoque : « L’expérimentation de la cagnotte scolaire n’a pas porté ses fruits ».

En effet, le rapport publié montre que l’expérimentation de cette mesure n'a eu que peu d'impacts sur l'assiduité et le comportement des élèves ! De plus, seuls 34% des enseignants ont jugé que le dispositif a « contribué à augmenter le taux de présence des élèves » et seulement 19% pensent que cette mesure a « contribué à améliorer le comportement des élèves ».

Enfin, et c’est certainement l’enseignement le plus important de ce rapport, 88% des enseignements pensent que « le dispositif ne s'attaque pas aux racines du problème de l’absentéisme ».

Comme je le mentionnais en octobre dernier, la résolution de l’absentéisme ne peut se résoudre, à mon sens, qu’en  travaillant sur la (les) raison(s) pour lesquelles les élèves ne viennent pas en cours en se posant plusieurs questions telles que : les matières ne leur semblent pas intéressantes ? Pourquoi ? Trop théorique ? Pas assez de pratique ? Erreur d’orientation ? Quelles sont leurs propositions en la matière ?

Morale de cette initiative : l’argent ne règle pas tout !

00:43 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cagnotte scolaire, argent, absenteisme, motivation, élèves | |  Facebook

05 octobre 2009

Les élèves vont-ils devenir des salariés de l’école ?

J’ai lu il y a quelques jours plusieurs articles concernant la mise en place d’une cagnotte pour lutter contre l’absentéisme. Rappelons que cette initiative est un test et n’est pas pour l’instant généralisée à l’ensemble des académies. Cette politique de lutte contre l’absentéisme est à l’œuvre en Grande-Bretagne depuis 1998, où les élèves, âgés de 16 à 18 ans, sont rémunérés entre 11 et 33 euros par semaine pour leur assiduité en cours.

 

Je suis assez sceptique quant à cette méthode qui permettrait de faire baisser le taux d’absentéisme.

 

Il est vrai, comme l’expliquait un proviseur dans l’un des articles consulté, que le système mis en place à l’heure actuelle n’est peut-être pas le plus efficace qu’il soit : l’élève est absent, ses parents sont avertis. Au bout de trois absences il est collé pour deux heures le samedi matin et quatre heures si il ne s’est pas présenté à sa colle. Cela a de quoi faire réfléchir. Mais visiblement, comme l’expliquait ce proviseur, la méthode du bâton n’est pas la bonne. Après de là à donner de l’argent pour aller en cours, il y a un fossé qu’il ne vaudrait mieux, à mon sens, ne pas franchir.

                             

Ce qu’il faut, je pense, c’est travailler sur la raison pour lesquelles les élèves ne viennent pas en cours en se posant plusieurs questions telles que : les matières ne leur semblent pas intéressantes ? Pourquoi ? Trop théorique ? Pas assez de pratique ? Erreur d’orientation ? Quelles sont leurs propositions ?

C’est en se posant ces questions que l’on comprendra pourquoi ils ne viennent pas en cours. Avec la méthode dite de la cagnotte, les élèves ne vont pas en cours parce qu’ils sont heureux et contents d’apprendre ce qui leur servira dans leur métier de demain, mais plus pour la thune – même si vraisemblablement la récompense ne sera pas de l’argent en soi mais plus des activités qui auront été financées par cet argent… à l’image des activités proposées dans un comité d’entreprise !

Je pense donc que l’on assiste avec ce type de politique à une dérive, où l’argent est roi. De plus, quid du coût de cette mesure ? Comme disait ce proviseur « Le seul problème, c'est que si on l'étend à d'autres lycées, ça va finir par coûter cher ! ». Un coût non négligeable si cette pratique est généralisée.

Personnellement, je pencherai plus pour que cette somme soit attribuée à améliorer les conditions d’études des élèves par l’investissement dans du matériel et des moyens pour l’épanouissement des élèves.

 

Enfin, n’oublions pas que pendant ce temps certains étudiants de l’enseignement supérieur de niveau Licence ou Master – écoles et universités confondues – réalisent leur stage de fin d’études – d’une durée de 6 à 9 mois – avec un salaire de 380 euros par mois...

15:36 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : école, argent, absenteisme, motivation, élèves | |  Facebook