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31 mars 2014

Les voisins vigilants.

Depuis près d’une dizaine d’années fleurissent dans notre pays des dispositifs de voisins vigilants. Cette surveillance de voisinage (en anglais Neighborhood watch) désigne l'action d'un ensemble de personnes d'un quartier, d'une rue, qui s'associent dans le but de prévenir la délinquance et les cambriolages. Cette surveillance est surtout active dans les pays anglo-saxons.

Il s'agit d'être attentif à des faits inhabituels. Lorsqu'ils ont connaissance d'un fait, les membres de l'organisation de surveillance peuvent alerter le maire ou les services de police ou de gendarmerie. Ce dispositif est en vigueur aux États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Australie. Aujourd’hui, près de 3 000 communes françaises bénéficient d’un tel dispositif. Comme le stipule le site www.voisinsvigilants.org, le dispositif s'appuie sur la vigilance des voisins d'un même quartier pour lutter contre la délinquance, et en premier lieu les cambriolages. Les voisins manifestent leur esprit de responsabilité et de citoyenneté en étant attentifs aux faits inhabituels et à leur propre sécurité.

Du côté de la loi…

On peut déjà s’interroger sur cet esprit de responsabilité et de citoyenneté étant attentifs aux faits inhabituels. En effet, dès lors qu’un citoyen, quel qu’il soit, est en situation de fait inhabituel (on supposera qu’il s’agit de dégradation volontaire, cambriolage…), et donc, de flagrant délit, il se doit, comme le mentionne l’article 73 du Code de procédure pénale, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche. Cet article nous montre bien que le dispositif de voisins vigilants ne fait que redire que ce qu’énonce le Code de procédure pénale et n’apporte donc rien de nouveau.

… et du côté de la sécurité privée.

Regardons maintenant l’action des voisins vigilants en nous positionnant du côté de la sécurité privée. La profession s’est énormément structurée ces dernières années, afin que les agents de sécurité, présents dans la plupart des lieux que nous fréquentons quotidiennement, soit la plus professionnelle qui soit.  Comme j’ai pu le répéter à de nombreuses reprises sur ce blog, n’est pas agent de sécurité qui le veut. Dans le cas de nos voisins vigilants, ces derniers, comme le rapporte le site Internet www.voisinsvigilants.org, les voisins vigilants seront sensibilisées en vue : de l’accomplissement d’actes élémentaires de prévention (surveillance des logements inhabités, …) d’une posture de vigilance accrue à l’égard des comportements et évènements suspects […], de l’acquisition du reflexe de signalement aux autorités compétentes de tout fait anormal (véhicule semblant en repérage, dégradations, …).Ces missions, telles que décrites ici, sont des missions de surveillance, donc de sécurité, effectuées par des citoyens n’ayant pas la qualification professionnelle appropriée pour exercer ce type de mission, et sur la voie publique, ce qui est interdit pour un agent de sécurité.

En conclusion, le dispositif tel qu’il est des voisins vigilants est pour moi très ambigu : d’une part parce que la loi autorise l’interpellation d’une personne en flagrant délit et donc le fait de prévenir les forces de l’ordre en cas de besoin et également par ce que ce dispositif se permet la réalisation de missions par qui ne sont pas de son ressort, à savoir des missions de sécurité privée.

12:38 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voisins vigilants, sécurité privée, confusion | |  Facebook

22 février 2014

Le Conseil d’Etat : une institution omniprésente… et toujours compétente ?

Affaire Lambert. VTC Vs chauffeurs de taxi. Redécoupage départemental. Ouverture des magasins de bricolage le dimanche. Enoncé de la sorte, aucun lien n’existe entre tous ces sujets qui font ou ont fait la une des quotidiens ces dernières semaines. A l’exception d’une : pour chacun de ces dossiers, le Conseil d’Etat a été sollicité.

Ces dernières années, cette institution a de plus en plus été consultée par le pouvoir politique. Créé au XVIIIème siècle pour « conseiller le gouvernement » et depuis 2008, le Parlement, il semble aujourd’hui de plus en plus utilisé par le pouvoir en place afin de « se délaisser d’un dossier trop complexe » et dont le gouvernement ne sait dans quel sens trancher.

Composé uniquement de fonctionnaires, il n’est pas illogique de s’interroger sur les compétences de ses membres pour se prononcer sur des dossiers dont les sujets sont extrêmement variés.

Pourtant notre pays bénéficie d’une institution qui serait à mon sens, bien plus compétente que le Conseil d’Etat pour émettre certains avis : le CESE. En effet, le Conseil Economique, Social et Environnemental, est une assemblée consultative composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), cette assemblée permet la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l’économie.

Ainsi, de part cette représentation socio-professionnelle, il me parait évident que le CESE est bien plus à même d’émettre des avis. A titre d’exemple, sur le dossier opposant les VTC aux chauffeurs de taxi, pour la simple raison que siègent au CESE les syndicats dont peuvent être membres les chauffeurs de taxi et artisans taxi. Le CESE peut t être consulté, par le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale ou le président du Sénat, sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental. Il peut également être saisi de demandes d'avis ou d'études par le Premier ministre, par le président de l'Assemblée nationale ou par le président du Sénat.

18 janvier 2014

2014, l'année de la sécurité privée ?

Le secteur de la sécurité dans notre pays est en ce moment même à un point charnière, caractérisé par une externalisation de plus en plus grande de prestations autrefois réalisées en interne, la visualisation des premiers effets liés à la mise en place du CNAPS censé réguler la profession et une défaillance au niveau du coût des prestations qui ne cessent de diminuer.

Pourtant, malgré ce dernier point, le secteur de la sécurité privée va jouer un rôle de plus en plus important, on l’a vu ces derniers jours avec le projet de loi de protection des navires, au sein de notre société. Cela se fera notamment  en lien avec les forces de police, sur le terrain, au plus près de nos concitoyens, dans un rôle de complémentarité.

Cependant, deux points se doivent d’être abordés afin que ce recours au privé se passe du mieux possible.

La profitabilité du secteur.

Le premier concerne la profitabilité. Le secteur de la sécurité privée doit être profitable. Il faut arrêter cette course à la moins-disance à laquelle participent – beaucoup – de donneurs d’ordre. Les prix des prestations privées de sécurité humaine sont composés pour une très large partie de masse salariale incompressible, à laquelle s’ajoute les coûts de structure (frais d’agence, encadrement, qualité…). Il ya  a donc un seuil sous lequel acheter une prestation devient dangereux, et pour le client & pour le prestataire, les deux étant coresponsables. De plus, rogner sur les coûts de structure se traduit nécessairement par une baisse de la qualité de la prestation. Ce retour à la profitabilité passe pour les prestataires à une recherche constante d’innovation dans leurs manières de travailler et pour les clients à accepter de payer le prix.

La formation des agents.

En plus de la profitabilité du secteur, la formation est essentielle. Dans la mesure où le secteur est de plus en plus sollicité pour réaliser certaines missions qui autrefois n’étaient pas de son ressort, il est nécessaire que la formation & les qualifications des agents soient upgradrés. Aujourd’hui, les agents sont soumis à des violences, plus ou moins graves au même titre que les agents des forces de l'ordre. L’agent de sécurité n'échappe pas à la violence de notre société. Afin que les agents puissent réagir en adéquation avec ces menaces ils se doivent d’être formés pour avoir le bon comportement. En parallèle, dans une démarche de complémentarité forces de l’ordres/acteurs privés, il va falloir être capable d’anticiper les formes de délinquance et de violence. De plus, de ce point en découlera un naturellement un autre bénéfique pour la sécurité privée: l’mage du secteur. Dès lors que les formations seront poussées, reconnues de la société par nos concitoyens, alors oui, le secteur de la sécurité privée sera demandé.

Pour cela, il faut que le secteur ait confiance en lui… et qu’on lui fasse confiance.