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19 mai 2015

Sécurité des entreprises : penser complémentarité humain & informatique !

Dans une organisation, la menace peut être multiple et les attentats et attaques terroristes vécus ces derniers mois sur le territoire national l’ont été tout autant. Dans les deux cas en mémoire, l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo et l’attaque informatique contre la chaîne de télévision France 24, le procédé, bien que différent dans la mise en place a été le même, à savoir l’intrusion.

Les conséquences, sur le plan humain n’ont quant à elles, aucune comparaison. Cependant, afin d’optimiser la sécurité de l’organisation il peut être judicieux de penser la sécurité d’une manière globale et cela à l’heure où la connectivité des objets et informations est, elle aussi, de plus en plus présente dans notre quotidien.

Dans la plupart (toutes ?) des organisations, se trouvent des moyens de connexions à distance (ordinateurs, tablettes, smartphones, objets connectés…) qui transmettent et reçoivent de l’information. Dès lors que l’organisation est connectée, elle est susceptible de d’être menacée d’intrusion. Si beaucoup d’entreprises ont un service/département informatique, toutes l n’ont cependant pas un service de sécurité physique. Prenons le cas où l’entreprise aurait à la fois un service de sécurité humaine ainsi qu’un service informatique. On pourrait aller encore plus loin en imaginant que cette entreprise combine de la sécurité humaine et de la sécurité électronique, ces deux moyens étant en parfaite complémentarité.

Dès lors, cette entreprise comprendrait en son sein deux responsables de la sécurité dont les missions seraient bien distinctes. 

Le premier serait un responsable de la sécurité qui dans le meilleur des cas serait autonome ou bien rattaché au directeur des moyens généraux (ce dernier gérant un portefeuille de prestations diverses allant de la sécurité du site au nettoyage de ce denier…) dont la mission première serait de garantir à l’entreprise la sécurité périmétrique, à savoir le risque d’intrusion, via la supervision de son prestataire de prévention et de sécurité

Le second serait le responsable informatique de l’entreprise. Ce dernier, pouvant être rattaché à un directeur des systèmes d’information, aurait en charge (tout ou partiellement suivant la taille de l’entreprise), l’ensemble des tâches liées à l’installation, la maintenance et la sécurisation du système d'exploitation et d'informationde l’entreprise. 

Il est fort probable que parmi nos deux responsables, un seul directeur ne soit membre du ComEx de l’entreprise : le directeur des systèmes d’information. En effet, beaucoup d’entreprises ne perçoivent pas la sécurité physique comme étant un enjeu majeur pour la sécurité de leur site, à l’inverse de la sécurité informatique… C’est une bien grave erreur car même si la menace est similaire, la prise de conscience ne l’est pas. Dans une entreprise requérant de la sécurité physique, les agents de sécurité sont en première ligne lors d’une possible intrusion. Eux seuls peuvent être capables de déceler un comportement suspect ou une intention de nuire.

Aussi, peut-on se demander si la fonction de directeur de la sécurité ne devrait pas être une fonction transverse, liée à la fois à la sécurité humaine et informatique et dont le titulaire du poste siègerait au ComEx. La complémentarité des métiers humain et informatique se développerait (comme c’est le cas pour la complémentarité humain et électronique), et cela permettrait aux entreprises du secteur de la sécurité humaine un nouvel axe de croissance par l’intégration de cette nouvelle typologie de sécurité.

On pourrait dans ce cas imaginer que la sécurité informatique soit intégrée au sein de l’entreprise de sécurité privée afin de proposer une nouvelle offre globale de sécurité. Ainsi, il est fort à parier que la formation des agents, les marges des entreprises et l’image du secteur de la sécurité privée en seraient les grands gagnants, ce qui pour le secteur ne serait que bénéfique...

18 janvier 2014

2014, l'année de la sécurité privée ?

Le secteur de la sécurité dans notre pays est en ce moment même à un point charnière, caractérisé par une externalisation de plus en plus grande de prestations autrefois réalisées en interne, la visualisation des premiers effets liés à la mise en place du CNAPS censé réguler la profession et une défaillance au niveau du coût des prestations qui ne cessent de diminuer.

Pourtant, malgré ce dernier point, le secteur de la sécurité privée va jouer un rôle de plus en plus important, on l’a vu ces derniers jours avec le projet de loi de protection des navires, au sein de notre société. Cela se fera notamment  en lien avec les forces de police, sur le terrain, au plus près de nos concitoyens, dans un rôle de complémentarité.

Cependant, deux points se doivent d’être abordés afin que ce recours au privé se passe du mieux possible.

La profitabilité du secteur.

Le premier concerne la profitabilité. Le secteur de la sécurité privée doit être profitable. Il faut arrêter cette course à la moins-disance à laquelle participent – beaucoup – de donneurs d’ordre. Les prix des prestations privées de sécurité humaine sont composés pour une très large partie de masse salariale incompressible, à laquelle s’ajoute les coûts de structure (frais d’agence, encadrement, qualité…). Il ya  a donc un seuil sous lequel acheter une prestation devient dangereux, et pour le client & pour le prestataire, les deux étant coresponsables. De plus, rogner sur les coûts de structure se traduit nécessairement par une baisse de la qualité de la prestation. Ce retour à la profitabilité passe pour les prestataires à une recherche constante d’innovation dans leurs manières de travailler et pour les clients à accepter de payer le prix.

La formation des agents.

En plus de la profitabilité du secteur, la formation est essentielle. Dans la mesure où le secteur est de plus en plus sollicité pour réaliser certaines missions qui autrefois n’étaient pas de son ressort, il est nécessaire que la formation & les qualifications des agents soient upgradrés. Aujourd’hui, les agents sont soumis à des violences, plus ou moins graves au même titre que les agents des forces de l'ordre. L’agent de sécurité n'échappe pas à la violence de notre société. Afin que les agents puissent réagir en adéquation avec ces menaces ils se doivent d’être formés pour avoir le bon comportement. En parallèle, dans une démarche de complémentarité forces de l’ordres/acteurs privés, il va falloir être capable d’anticiper les formes de délinquance et de violence. De plus, de ce point en découlera un naturellement un autre bénéfique pour la sécurité privée: l’mage du secteur. Dès lors que les formations seront poussées, reconnues de la société par nos concitoyens, alors oui, le secteur de la sécurité privée sera demandé.

Pour cela, il faut que le secteur ait confiance en lui… et qu’on lui fasse confiance.

14 décembre 2013

Sécurité privée : quel modèle économique ?

Le mois dernier, j’ai assisté aux secondes assises de la sécurité privée qui se déroulaient au sein de l’Ecole Militaire, assises organisées par la DISP (Délégation Interministérielle à la Sécurité Privée et l’INHESJ (Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité & de la Justice) et dont le thème était Quel modèle économique ?

Retour en bref.

La santé économique du secteur.

Le secteur a connu une croissance jusque dans les années 2008/2009 ; ses effectifs ont doublé entre la fin des années 1990 & 2009, date à laquelle la croissance n’a plus été au rendez-vous.

Aujourd’hui, le secteur de la sécurité privée représente 1 à 2% du marché total des services en France, secteur avec un fort poids liés aux frais de personnel, donc des frais incompressibles. Le secteur compte 165 000 salariés dont la majeure partie est faiblement qualifiée. On note sur 2012/2013 une absence de dynamisme, sans pour autant voir une reprise sur 2014.

La sécurité privée est considérée comme un secteur d’absorption, dont 25% de la demande d’emploi est en Ile-de-France. L’Ile-de-France est la région comptant le plus de salariés dans le secteur (près de 43%), quand la seconde région, PACA ne représente que 9% des effectifs. Le déficit d’image de la sécurité privée est énorme.

Le secteur de la sécurité privée est le secteur d’activité le moins rentable de France. Les raisons à cela sont multiples : le marché est non structuré, le marché « gris » (représentant environ 10%) et le secteur public (représentant près de 20%) ne créent pas de valeur, la course au volume réalisée par certaines entreprises, la faiblesse des compétences en management… Enfin, le marché est plus axé sur de la gestion de l’humain et non pas de la gestion des risques

Enfin, d’un point de vue européen, les marges des entreprises françaises dans le secteur de la sécurité privée sont les plus faibles parmi les 27 membres de l’union.

La professionnalisation du secteur.

La professionnalisation du secteur permettra de fournir un profil adapté vendu au meilleur coût. Les formations sont un centre de coûts qui doit être pensé comme un retour sur investissement sur le moyen & long terme.

Ce n’est que rarement le cas à ce jour.

En 2003, le coefficient 120 (coefficient minimum de la grille des métiers repères) était 10% au dessus du SMIC. En janvier 2014 il sera 1,5% au dessous du SMIC.

La sécurité privée sur le terrain.

Notre secteur doit évoluer et cela pour deux raisons principales : faire monter les agents en compétence & améliorer l’image du secteur.

Aussi, l’avenir pour les entreprises du secteur n’est plus de fournir de « l’homme/heure ». Il va falloir aller plus loin, en prenant en compte, au titre du client, un risque et lui proposer une solution alliant des moyens humains et des moyens techniques pour pallier à ce risque.

Ainsi, le cahier des charges du client doit être un minimum ; les entreprises de sécurité devront être capables de proposer une solution qui puisse se dégager de celui-ci, comprendre le risque pour proposer une réponse au besoin & dégager une problématique sécurité du site.

Cela suppose également que les donneurs d’ordres & clients laissent du temps quant à la remise des réponses, ce qui malheureusement n’est pas souvent le cas. Les prestations de sécurité ne doivent pas être prises comme des prestations obligatoires imposées par telle ou telle réglementation mais doivent s’imposer comme des prestations indispensables à la bonne vie de l’entreprise. Et être suffisamment anticipées quant à leur mise en place.

L’approche du marché en sera alors complètement modifiée ; nous passerons d’un marché de fourniture « hommes/heures » à un marché de « conseil ».

Enfin, il est bien évident que trop d’entreprises ne respectent pas la CCN, la législation, réalisent de la sous-traitance en cascade… Aussi, le secteur se doit de proposer de mettre des barrières à entrée du secteur, tel que des garanties financières. Et cela avant que ce ne soit la réglementation qui l’impose.

Bref, on a du boulot en perspective…