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31 mai 2016

Sécurité des fans-zones : ce que nous aurions (peut-être) pu faire…

Impossible d’y échapper. La semaine prochaine marquera le début de l’Euro 2016 qui se déroulera jusqu’au 10 juillet prochain. Depuis les attentats de novembre dernier et la mise en place de la procédure de l’état d’urgence, la sécurité liées aux fans-zones de l’événement sont omniprésentes dans les médias comme au sein de la classe politique avec la même question : faut-il les maintenir ou les supprimer ?

Chacun à son avis sur la question : les supprimer étant données l’environnement actuel, les maintenir afin de que cet événement sportif soit une réussite (malgré cet environnement… et aussi pour des raisons économiques !).

La sécurité de ces endroits, et ce quel que soit l’environnement auquel nous devons faire face (menace élevée liée au risque terroriste), est assez complexe puisque ces fans-zones sont en milieu urbain.

Prenons l’exemple de Paris : la fans-zone qui sera située au Champs-de-Mars sera d’une surface de l’ordre de 130 000m² (pour se donner une idée, cela représente environ 18 terrains de football) et sera composée de divers espaces : zone de retransmission de matchs et concerts, zone média, zone liées aux animations culturelles et sportives, village gastronomique... Bref, tout pour passer un bon moment en famille ou entre amis !  La capacité d’accueil maximum est estimée à environ 92 000 personnes. Cette capacité fera de Paris la plus grande fans-zone.

En ce qui concerne le dispositif de sécurité et plus spécifiquement celui lié à la sécurité privée (dont la mission ne sera que d’intervenir à l’intérieur de la zone, les forces de l’ordre étant elles situées à l’extérieur avec bien-sûr la possibilité d’intervenir à l’intérieur en cas de nécessité) les nombres d’agents de sécurité évoqués suivant les différents médias sont ainsi : jusqu’à 350 pour France-Soir et Le Monde, 400 pour Libération. Il est à noter que les coûts liés à la sécurité de ces fans-zones sont à la charge des villes accueillant les matchs, soit les dix villes-hôtes de la compétition (Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nice, Lens, Saint-Denis et Saint-Etienne).

Comparons maintenant ce nombre avec le nombre d’agents de sécurité qui est déployé dans le cadre d’un match, prenons l’exemple du Stade de France, lieu bénéficiant de mesures, consignes, et équipements pour faire face à un incident ou trouble lié à la sécurité (comme ce fut le cas pour lors des attentats du 13 novembre) : on compte entre 1 200 et 1 300 agents de sécurité par événement…

On voit bien que les ratios capacité d’accueil/nombre d’agents de sécurité sont bien différents entre la fans-zone parisienne et un événement au Stade de France !

Délocaliser les fans-zones

Depuis quelques années, et ce dans la perspective de l’Euro 2016, la France a entrepris la construction et/ou rénovation de ces stades de football : Marseille avec la rénovation du stade Vélodrome en 2014, Lyon avec la construction du Parc OL cette année, Lille avec la construction du stade Pierre-Mauroy en 2012, Bordeaux avec la construction du stade Matmut-Atlantique en 2015…

Dès lors plusieurs stades, pour la plupart propriétés des villes, n’auraient-ils pas pu accueillir ces fans-zones dans de meilleures conditions de sécurité ? Je pense qu’il est légitime de se poser la question et de voir ce qui peut être aurait pu être fait.

Reprenons la liste de ces stades qui auraient pu avoir un rôle à jouer dans ces fameuses fans-zones étant donné l’environnement :

  • Le stade Gerland à Lyon (propriété de la ville) avec une capacité de 41 000 spectateurs (la fans-zone prévoie d’accueillir 20 000 personnes) ;
  • Le stade Chaban-Delmas à Bordeaux (propriété de la ville) avec une capacité de 34 000 spectateurs ;
  • Le stade Charléty à Paris (propriété de la ville) avec une capacité de 13 000 spectateurs ;
  • Le stade Ernest-Wallon à Toulouse (propriété de l’association des amis du Stade Toulousain) avec une capacité de 19 000 spectateurs (la fans-zone prévoie d’accueillir 12 000 personnes) ;
  • Le stade Lille Métropole à Villeneuve-d’Ascq (propriété de la ville de Lille) avec une capacité de 18 500 spectateurs ;
  • Le stade du Ray à Nice avec une capacité de 17 000 spectateurs (la fans-zone prévoie d’accueillir 10 000 personnes) ;
  • … 

Je suis parfaitement conscient qu’entre une fans-zone sur le Champs-de-Mars et une fans-zone délocalisée au stade Charléty, l’ambiance n’aurait pas été la même : il n’y aurait peut-être pas pu y avoir de village gastronomique, de stands de partenaires, d’animations culturelles et sportives pour les enfants.

Mais posons-nous la bonne question : pourquoi allons-nous dans une fans-zone si ce n’est pas pour voir la retransmission des matchs ? C’est bien là l’essentiel. Les conditions de sécurité auraient été meilleures. Bref, de quoi contenter ceux qui voulaient coûte que coûte maintenir les fans-zones et ceux qui voulaient les supprimer à cause des risques liés à la sécurité.

23 novembre 2015

Armement des agents de sécurité : réflexion.

A la suite des attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis le 13 novembre dernier, les mesures de sécurité se sont renforcées, tant du côté de la part des forces publiques avec la mise en place de l’état d’urgence, le déploiement de forces de l’ordre et militaires supplémentaires, que du côté des entreprises de sécurité privée avec un renforcement des contrôles d’accès sur les sites clients, la fouille des sacs à l’entrée des grands magasins…

Qu’elles soient publiques ou privées, les forces de sécurité œuvrent dans un but commun, assurer la sécurité des personnes et des biens.

La mise en place de ces mesures supplémentaires s’accompagne, et cela est tout à fait normal, de réflexions (et décisions) quant à notre sécurité au quotidien : on apprenait cette semaine que le législateur avait autorisé le port d’arme pour les policiers en dehors de leurs heures de service à compter du 19 novembre et pour toute la durée de l’état d’urgence. Parallèlement à cela, s’est également posé la question des forces de l’ordre statiques, c’est-à-dire les forces de l’ordre (ou les militaires) en faction devant un bâtiment. Cette mission ne pourrait-elle pas être réalisée par des sociétés privées ? Cela permettrait, comme le disent certains de repositionner des militaires pour des missions où l’on a besoin d’eux !

Cette question, pour être tout à fait franc, bon nombre de personnes du secteur l’ont déjà entendue à de nombreuses reprises depuis les attentats du 7 janvier, date à laquelle a été déclenché le plan Vigipirate alerte attentat et où les militaires se sont positionnés devant les lieux à risques. Et les attentats de Paris n’ont fait qu’amplifier la question.

Alors, voyons si cette mission, aujourd’hui réalisée par les forces de sécurité publiques était réalisée par des forces de sécurité privée ce que cela entraînerait et quelles questions cela soulèverait.

Tout d’abord, et c’est le plus simple d’un point de vue de mise en place, les agents de sécurité auraient accès à la voie publique (le trottoir) et cela nécessite une modification de la législation puisqu’à ce jour, il est interdit pour un agent de sécurité privée effectuant une mission statique de réaliser cette dernière sur la voie publique.

Dès lors que l’agent de sécurité pourra assurer sa mission sur le trottoir, et qu’il effectuera le même type de mission, comportant les mêmes risques que les forces de l’ordre, il est fort à parier que ce dernier demandera à être équipé d’un gilet pare-balles. Equipé de ce gilets pare-balles (certains agents le sont à ce jour…), et donc faisant office d’une potentielle cible, il est également fort à parier qu’il demandera à être armé, afin de pouvoir se défendre. On ne peut pas donner à quelqu’un un moyen de se protéger sans lui donner également un moyen de se défendre…

Allons donc vers cette voie de l’armement des agents de sécurité, que le CNAPS (organisme de régulation de la sécurité privée) appelle agent de sécurité renforcé (ASR). Se posent maintenant bon nombre de questions auxquelles il nous faut bien réfléchir avant la mise en place d’une telle chose.

En voici quelques une :  

  • Que fait l’agent de son arme à l’issue de la vacation ?

Aujourd’hui, les moyens matériels utilisés par les agents de sécurité privée lors de leurs vacation (contrôleur de rondes, moyens radio…) restent sur site. Devront-ils laisser leur arme sur site ? Comment celle-ci sera-t-elle mise en sécurité ?

  • Une question découlant de la précédente : Comment seront stockées les armes au sein des entreprises de sécurité ?

On peut imaginer que seules les entreprises de transport de fonds (et dont les agents sont armés) puissent réaliser ce type de mission, puisque ces entreprises disposent de moyens de sécurité important liés au traitement de valeurs réalisé.

  • Qu’en sera-t-il de la formation des agents ?

Si l’agent doit être armé, alors il devra être capable de se servir de son arme et suivre un entraînement approprié. Cela requiert des formations spécifiques similaires à celles réalisées au sein des entreprises de transport de fonds et dont les agents sont armés.

Qui va payer ?

La question que personne ne veut se poser mais à laquelle tout le monde pense. Si cette question, lorsque la mission est réalisée par les forces publiques, ne se pose pas vraiment puisque l’on sait que c’est l’Etat qui finance, elle se posera bien lorsque la mission sera assurée par des sociétés de sécurité privée. Oui, la sécurité a un coût...

Bref, avant toute mise en place de quoi que ce soit, espérons que ces quelques points soient réellement étudiés par nos dirigeants.

08:00 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sécurité privée, arme, attentat, paris, réglementation, cnaps, loi, régulateur | |  Facebook

15 novembre 2015

Attentats de Paris.

Suite aux événements qui se sont déroulés vendredi soir à Paris vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse publié par le Club des Jeunes Cadres en Sûreté (CJCS), association que j'ai l'honneur de présider.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Paris, le 14 novembre 2015

 

Attentats de Paris

Suite aux attentats meurtriers qui ont durement frappé les villes de Paris et de Saint-Denis la nuit dernière, le Club des Jeunes Cadres en Sûreté (CJCS) tient à exprimer sa plus grande émotion aux victimes, à leurs familles et à leurs proches.

Les premiers témoignages nous laissent malheureusement craindre des victimes parmi les agents de sécurité qui œuvraient au Stade de France et à la salle de spectacle du Bataclan, rappelant une fois encore la forte exposition de ces professionnels, toujours en première ligne.

Nous saluons particulièrement le professionnalisme et la bravoure de ceux qui ont permis par leur action de sauver des dizaines de vies.

Le bureau du CJCS.

16:55 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attentats, paris, sécurité, agent de sécurité, forces de sécurité | |  Facebook