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08 avril 2015

Finishers !

Dans 4 jours aura lieu l’édition 2015 du marathon de Paris qui rassemblera près de 50 000 participants venant du monde entier. Plusieurs athlètes du XVème Athletic  Club, club dont je suis membre, y participeront et pour beaucoup d’entre eux, ce sera leur premier marathon. Ce sera pour eux un grand moment.

Je me souviens très bien de mon premier marathon et encore mieux du jour où l’on m’a émis l’idée de participer à mon premier marathon : le dimanche 13 septembre 2009 à Montréal. Je viens de terminer mon premier semi-marathon en 1:34:01 et me classe 311ème. Après avoir récupéré mes affaires, rapide coup de fil aux parents pour leur annoncer la nouvelle : « Je viens de courir mon premier semi ! ». Ma belle-mère rétorque « A quand le marathon ? ». La réponse fut rapide « Jamais de marathon ! J’ai suffisamment souffert pour terminer le semi… » Il faut dire qu’à compter du 18/19ème kilomètre, j’enviais l’arrivée et les deux derniers kilomètres m’ont paru une éternité.

Ce 13 septembre 2009, je ne le savais pas encore mais un an plus tard, le dimanche 7 novembre 2010 à New-York, j’allais courir mon premier marathon. Un moment inoubliable !

Se préparer à courir un marathon est une chose vraiment particulière. Une prépa marathon c’est long. Parfois très long. Des périodes de l’année sont plus appropriées que d’autres. Assurément, commencer une prépa marathon au mois de décembre n’est pas la préparation la plus facile…

Si je devais donner les trois caractéristiques pour réussir sa prépa et donc son marathon, ce serait une confiance en soi (et envers son entraîneur !), une forte détermination et une grosse rigueur. Cuite le samedi soir et sortie longue de 2h30 le dimanche matin ? C’est à ce moment-là qu’entrent en scène ces trois caractéristiques ! Durant une prépa il y a des hauts, des moments d’euphorie où l’on se sent invincible, et des bas, des moments de doute où l’on se demande si on va réussir. Chaque prétendant au marathon passe par ces moments. Le moral est primordial.

LE finir, c’est l’objectif de chaque novice qui est là pour la première fois, au départ de ces 42,195Km avec l’ambiance festive du départ, le passage du semi, là où commence le marathon, le mur du 30ème kilomètre avant les derniers hectomètres qui seront balisés à intervalles réguliers. Dans ces derniers mètres, ils se sentiront plus forts que tout. Rien ne les arrêtera. Certains souffriront, auront mal, mais le mental fera le reste. Ils deviendront des finishers.

Bonne course à tous mes amis du XVème Athletic Club pour dimanche. Prenez du plaisir, éclatez-vous et profitez de ce beau moment qu’est la participation à un marathon.

18 octobre 2014

Mes France.

Je les avais cochés sur mon calendrier depuis plus d’un an. L’année passée, j’étais passé tout près, loupant la qualification pour 34 misérables secondes. Alors, passé cette déception, j’ai dû retravailler pour être sûr de me qualifier au prochain coup. Ce fut chose faite en avril dernier à Londres. De peu : 26 secondes.

Le moment tant attendu allait arriver. Ce serait le dimanche 12 octobre 2014, à Metz : les championnats de France de marathon. Ce moment, j’y ai beaucoup pensé avant le week-end dernier, en me posant tout un tas de questions. Comment est le parcours ? Quel temps fera-t-il à cette période à Metz ? Combien y aura-t-il de participants ? Ces questions sont toujours les mêmes avant chaque marathon. Mais trouver les réponses pour ce marathon était plus complexe : tous les marathons que j’avais courus jusque-là étaient de grands marathons rassemblant entre 35 000 et 40 000 participants. Il était facile de trouver les réponses en parcourant les nombreux forums sur Internet. Mais pour le marathon de Metz dont c’était dimanche dernier la 5ème édition, l’exercice était plus ardu…

Retour sur mes premiers championnats de France de marathon.

Arrivé à Metz le vendredi en milieu de journée. J’aime bien arriver à minima deux jours avant un marathon. Au programme du vendredi après-midi, après un risotto dans le centre-ville : promenade en ville, visite du centre Pompidou et repos. L’épreuve est dans deux jours et on sent que Metz se prépare à ce grand événement. Cela se sent et se voit. Les barrières des services techniques de la ville alignées à chaque coin de rue sont prêtes à être déployées. Sur la chaussée, la fameuse ligne qui trace le parcours du marathon. Le marathon dans une ville c’est comme lorsque le Tour de France est de passage, c’est une fête populaire.

Le repas du vendredi soir précédent une course, est le repas le plus important. Pâtes obligatoires. Coup de chance, mon hôtel propose un menu spécial pâtes avec choix de pâtes et sauce. Parfait. Mais quelle sauce choisir ? Je pencherai bien pour la sauce au gorgonzola, pesto ou carbonara. Mais est-ce raisonnable ? Finalement, j’opte pour une sauce tomate basique… avec du parmesan (désolé, je n’ai pu résister !)

Samedi en fin de matinée, retrait du dossard sur la place de la République. Je porterai le numéro 62. Le numéro de dossard correspond au classement des temps de qualification. La météo devrait être bonne, la pluie n’est prévue que pour le dimanche vers 15h00. Je décide de faire une petite reconnaissance de l’arrivée du départ ainsi que de l’endroit où je déposerai mes affaires, histoire de ne pas être perdu le lendemain... Les techniciens sont à l’œuvre : montage des tentes et gonflage des arches, installation des barrières. Ca approche !

Niveau déjeuner, petit restaurant place Saint-Louis. Une salade saumon grillé et légumes marinés, accompagné du journal local, le Républicain Lorrain. Bob Tahri, que l’on ne présente plus et qui remportera ces championnats, y donne une interview en expliquant le parcours avec les pièges à éviter. Je la lis quatre ou cinq fois pour me rassurer ! Puis retour à l’hôtel pour reposer les guiboles devant le match Stade Français Vs Racing Métro 92.

En fin de journée, vers 17h00, dernier petit footing d’avant course avec Mohammed et Patrizia. Mohammed court en V2 et vise le titre, qu’il obtiendra avec en prime le record de France ! Je le harcèle de questions, j’ai besoin de me rassurer. C’est tout bête mais c’est comme si c’était mon premier marathon… alors que c’est mon sixième !

Un diner rapide, des pâtes sauce tomates et asperges, puis au lit. Je regarde le match France Vs Portugal puis au lit. Ma tenue de course est prête, ma ceinture avec mes quatre gels et le dossard est accroché. Le réveil est programmé pour 5h00. La course est à 9h00.

Dimanche matin, petit déjeuner normal, on ne change pas les habitudes : fromage blanc et muesli, banane, tartines de pain beurré et café. Retour dans ma chambre, il est aux alentours de 6h00. Je me marque sur un sparadrap mes temps de passage et me le colle sur le bras. Ça me rassure de les avoir. Puis je me repose en regardant les infos sur BFM TV. Un thé et une dernière barre aux céréales aux alentours de 7h30 puis décollage vers 8h00. Je veux arriver tôt, quitte à attendre. Je veux avoir le temps de me préparer.

8h30 : je dépose mes affaires aux vestiaires, je ne garde qu’une polaire que je jetterai quelques minutes avant le départ de la course. Je m’échauffe, ma bouteille de Powerade, parfum Tempête glaciaire (toujours la même !) à la main : quelques éducatifs, un petit footing, quelques accélérations et montées d’escalier puis je rejoins mon sas de départ. J’aperçois Mohammed quelques mètres devant dans le sas élites. Je me positionne à l’avant de mon sas. Toujours la bouteille de Powerade (vide) à la main. En cas de besoin. Ce sera le cas par deux fois.

9h00 : top départ !

Ça y est c’est parti pour 42,195Km. Je dois tourner à 3’50 ‘’/Km afin de terminer dans le temps fixé : 2:41:44. Les premiers kilomètres sont en ville, pas mal de virages, pas mal de pavés. Difficile de garder un rythme précis. Très vite des petits groupes de quelques coureurs se forment puis se déforment, chacun adaptant son allure.

Au niveau du Km4 je me retrouve avec un coureur.  « Tu cours en combien ? » me demande-t-il. « Je vise 2h41 soit 3’50’’ au kilo. Et toi ? ». « 2h36/38 ». Je me rends alors acompte que je suis trop rapide, je décélère un peu pour revenir sur mon rythme.

J’aperçois Patrizia au niveau du Km9 qui m’encourage. Ca me booste. A la sortie de la ville, je suis tout seul. Nous devons être au niveau du Km10/11 et j’ai un groupe de quelques coureurs en visu devant et un groupe de coureurs derrière. J’ai peur de payer plus tard le fait de rester seul. Je fais quoi ? J’accélère pour les rattraper au risque de perdre du jus où je me laisse rattraper par les coureurs de derrière ? Finalement, aucun des deux. Je suis bien, les jambes sont là alors je fais ma course. Quelques petites montées/descentes, le parcours n’est pas complètement plat, j’arrive au niveau du Km15 et prend mon 1er gel. Je suis bien, dans les temps.

Peu de temps avant le Km20, je me fais rattraper par un V2 qui concourt pour le championnat puis nous en rattrapons un troisième. Un petit groupe de trois, c’est pas mal. Je pose la question. « Vous voulez tourner en combien les gars ? ». Je remarque que mon V2 n’a pas de montre. Celui-ci me répond du style « Je ne sais pas, je verrai ». Je me dis que ce type est une poire. Tu ne viens pas aux championnats de France sans montre en disant Je ne sais pas, je verrai. Dans ce cas-là, il n’avait qu’à courir avec une paire de Stan Smith pendant qu’on y est ! Quant au deuxième, il me dit qu’il vient de Nouvelle-Calédonie et que là-bas vu la chaleur il est difficile de courir plus d’une heure. De plus, il s’amuse à taper dans les mains des spectateurs…

Au semi, je passe en 1:20:11. Au poil.

Ce qui devait arriver arriva. Le V2 lâche au niveau du Km25 et le Néo-calédonien lâche un kilomètre plus tard. Merde alors, je me retrouve encore seul ! Je prends mon 2ème gel au et continue sur mon rythme. RAS.

Au niveau du Km30, à proximité de la base aérienne de Metz-Frescaty, le parcours va se durcir. Je m’en souviens c’était dans l’interview de Bob Tahri dans le Républicain Lorrain ! J’essaie de ne pas y penser. Je ne pense qu’à une chose : le temps au kilomètre : 3’50’’.

Je maintiens l’allure. Je vais arriver dans les temps. Km35, 3ème gel. Toujours seul, mais je rattrape des coureurs. A ce moment de la course je pense que chacun court seul, voire à deux. Pas plus. Je rattrape deux coureurs, un regard, pas plus. Ca encourage au bord de la route, on sent que l’arrivée est proche. Mais le long de la Moselle canalisée, la route monte (ca aussi c’était dans l’interview !).

Au niveau du Km37/38, encore un concurrent de rattrapé. Je ne le sens pas en forme. Je lui dis de s’accrocher. Je prends de l’avance. Il ne suit pas.

Km39, virage sur la droite, j’aperçois de l’eau, des bateaux. C’est le canal. La route s’élève, je tire un peu la grimace. Je sens qu’un coureur est devant, quelques centaines de mètres. J’entends les applaudissements et les encouragements. Il faut que je le rattrape !

Km40, on est toujours bon dans les temps, même s’il est un peu plus compliqué de maintenir le 3’50’’ au kilomètre. Je prends mon 4ème et dernier gel. Le gel de secours !

Km41, je le vois droit devant, je ne peux pas le laisser terminer devant moi, il faut que je le rattrape. Je suis allé reconnaître l’arrivée. Je sais comment se termine le marathon.

Au fur et à mesure que l’arrivée se profile, les encouragements sont de plus en plus nombreux. Les gens crient la distance restant à parcourir sur le bord de la route, ma proie est là quelques dizaines de mètres.

Je passe le Km42, les 195 derniers mètres sont barrièrés, voilà c’est maintenant qu’il faut attaquer ! Je me décale sur la droite, et accélère. Petit coup d’œil à gauche, il ne revient pas. Je ne lâche rien et fini en sprint, je donne tout !

La ligne est franchie en 2:41:32. L’objectif est accompli.

Je termine ces championnats de France en me classant 25ème au général, 12ème de la catégorie SEH. En poussant encore dans le détail, je fini 5ème de l’Ile-de-France, 1er de la catégorie SEH, et enfin 1er de Paris.

J’ai aimé cette course. Un marathon où pour la première fois, en plus d’être mon premier marathon en France, je me suis battu pour un chrono, pour une place, pour un club.

21:24 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : championnats de france, marathon, course, envie, motivation | |  Facebook

07 septembre 2010

Rien d’impossible pour qui est motivé.

J’ai couru la semaine dernière, pour la deuxième année consécutive, le semi-marathon de Montréal. Course extraordinaire avec une très bonne organisation, une foule quasi continue vous acclamant sur les 21,1 kilomètres du parcours et l’arrivée dans le stade olympique. Bref, un vrai moment de bonheur.

 

La course à pied n’était pas, il y a encore 18 mois, un sport que j’appréciais particulièrement. Je le trouvais fort ennuyant et ne voyait pas d’intérêt particulier que de courir.

 

Aujourd’hui, ce sport m’est devenu presque une drogue, au même titre que l’était le vélo lorsque je le pratiquais assidument en France avant de venir au Canada.

 

La course à pied et le vélo ont énormément de choses en commun : la rigueur dans l’entraînement, le surpassement de soi et la joie de finir. Même si le marathon a un petit plus que n’a pas le vélo : c’est le seul sport où sur la ligne de départ vous pouvez vous retrouver à côté du recordman du monde de la discipline…

 

Ces trois caractéristiques, je les ai retrouvées lors de chaque épreuve auxquelles j’ai participées. Je me souviens très bien de ma première participation à une longue distance en vélo : Levallois – Honfleur, 220 kilomètres en septembre 2004. Jamais je n’aurais pensé pouvoir parcourir une telle distance. Comme jamais je ne pensais pouvoir courir ne serait ce que 10 kilomètres. Cela me paraissait au dessus de mes moyens. Et aujourd’hui, je suis pourtant à la veille de courir mon premier marathon.

 

Pourtant, il n’y aucun secret pour courir un semi-marathon. Tout le monde est capable de le courir. Il n’y a que la motivation. La motivation de se surpasser, de terminer sans lâcher, quelque soit le temps réalisé au final.

 

Je terminerai cette note par une citation, que l’on ma cité un jour et à laquelle je pense souvent. Une citation valable aussi bien dans la vie professionnelle que dans le sport : Celui qui ne se fixe pas d’objectifs, ne risque pas de les atteindre.

15:30 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marathon, motivation, montréal | |  Facebook