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11 juin 2013

Zadig & Voltaire à l’Assemblée nationale.

En fin de semaine dernière a eu lieu le second tour des élections législatives partielles dans les 1ère & 8ème circonscriptions des Français de l’étranger, élections faisant suite aux annulations des scrutins de juin 2012 pour cause d’invalidation des comptes de campagne.

J’avais ici même apporté mon soutien à Cyrille Giraud, candidat EELV pour la 1ère circonscription, non pas pour des raisons purement idéologiques (nous ne sommes pas d’accord sur tout), mais notamment parce que Cyrille, en plus d’être un candidat local, me paraissait plus que légitime dans cette élection (où le rôle des états-majors des partis n’est plus à démontrer) : il était jusqu’alors suppléant de Corinne Narassiguin. J’insiste sur ce point dont l’importance a été, il me semble, réduite même si j’observe que certains candidats parachutés par Paris ont fait de bien mauvais scores comparativement à des candidats locaux.

Les Français d’Amérique du Nord en ont choisi autrement, privilégiant le parti à la connaissance du terrain. C’est leur choix, et je ne peux que le regretter. Mais je le respecte.

Les Français d’Amérique du Nord ont donc choisi Frédéric Lefebvre pour les représenter au Palais Bourbon. Ne connaissant Frédéric Lefebvre que pour ses boulettes ayant fait le tour de la blogosphère et des médias (le BlackBerry qui fait des fautes d’orthographe tout seul, la hausse du chômage est due à un taux de natalité trop important…), je me suis alors tout naturellement dirigé vers son blog personnel & sa biographie afin d’en savoir un peu plus sur ses liens avec l’Amérique du Nord.

J’en suis malheureusement revenu bredouille. Rien. Que dalle. Pas de femme d’origine américaine, pas de stage de fin d’études effectué il y a X années en Californie. Pas même mention d’un road trip de jeunesse qui aurait pu faire que Frédéric Lefebvre tombe éperdument amoureux de ce continent !

Au final, j’en ai conclu que le maire adjoint de Garches (92), aurait pu tout aussi bien se présenter dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger (celle du pourtour méditerranéen). J’y aurai vu un avantage, de taille, pour le député représentant les Français d’Amérique du Nord – Adjoint au maire de Garches : la gestion du décalage horaire aurait été plus simple.

Bref, on lui souhaite bien du courage pour siéger à la fois au conseil municipal de Garches le jeudi soir et tenir sa permanence de circonscription le samedi matin à Montréal ! Quand on vous disait que le mandat de député était un mandat local…

16 janvier 2012

Conquérir l'Amérique à partir de San Francisco ? Le choix du MoDem en Amérique du nord.

Aujourd'hui, je publie un article écrit par Anthony Grolleau-Fricard. Anthony a vécu durant huit ans à Montréal, où il s'est fortement impliqué dans la communauté française. Co-fondateur et membre de l'exécutif du collectif "Souriez, vous êtes Français !", il a été candidat-tête de liste aux élections de l'AFE en juin 2009, et  président du MoDem Canada.

Dans cet article, Anthony nous donne sa vision sur la prochaine élection législative en Amérique du nord.

Le jour même où Corinne Narassiguin, candidate PS, annonçait que son suppléant serait désormais Cyrille Giraud d’EELV, le MoDem d’Amérique du Nord publiait sur Facebook le nom de sa candidate. Cette annonce des troupes de François Bayrou dans cette vaste circonscription nord-américaine semblait malheureusement mal maîtrisée en terme de communication. Les plâtres de la conception technique n’étaient pas encore totalement essuyés : le titre du site de la candidate orange affichait Carole Granade, Just another wordpress site. Ces petites coquilles ainsi que le timing donnaient l’impression que le MoDem communiquait dans l’urgence de l’officialisation de l’accord PS/EELV. Est-ce à dire que ce lancement mal programmé est négatif pour le MoDem ? Par forcément, il ajoute de l’humain, du non calculé qui, à mon avis, ne peut que rendre sympathique la candidate et ses partisans.

Néanmoins, l’officialisation de la candidature Modem m’amène à plusieurs constats.

1 – San Francisco et le désert nord-américain ?

Alors qu’on s’attendait à voir Franck Barrat, conseiller des Français de l’Etranger pour San Francisco depuis 2009, et président du MoDem US depuis la même année, être le candidat naturel, la question qui animait tout le monde était qui sera son suppléant et d’où viendra-t-il ? Montréal ou New York ? Canada ou Etats-Unis ?

La candidature de Carole Granade est surprenante. Si d’un côté, il est plutôt positif de voir de nouvelles personnalités actives et connues parmi les Français de San Francisco rejoindre officiellement les rangs du MoDem et apporter à ses valeurs et ses couleurs une nouvelle assise et une nouvelle légitimité, on peut néanmoins se demander s’il n’y a pas une erreur de casting.

La candidate est de San Francisco. Le suppléant également. Ce serait déjà un peu limite en terme de représentation des électeurs et du territoire dans le cas d’une élection pour l’Assemblée des Français de l’Etranger… c’est clairement insuffisant pour les législatives. Comment des électeurs de New York ou de Montréal vont se reconnaître dans des candidats issus uniquement de San Francisco ?

De plus, sur la ligne Est-Ouest, il faut ajouter la frontière Canada et Etats-Unis. Est-ce que les Français vivant au Canada ne vont pas se sentir mis en peu de côté ? D’autant plus qu’ils ne se reconnaissent pas forcément dans les Français vivant aux Etats-Unis.

2 – Un MoDem sans réseau…

Avoir deux candidats de San Francisco pose également la question du réseau du MoDem en Amérique du Nord. Est-ce que le MoDem a deux candidats à San Francisco parce qu’il a été incapable de trouver des candidats ailleurs aux Etats-Unis ou au Canada ?

Il faut dire que, depuis 2010, le centre historique et dynamique du MoDem en Amérique du Nord, la cellule de Montréal a implosé. De son côté, le MoDem US n’a jamais réussi à vraiment se structurer en dehors de San Francisco où Franck Barrat est très actif. Le MoDem US n’a même jamais réussi à avoir une vraie cellule exécutive active.

Face au MoDem, les deux grands partis que sont le PS et l’UMP sont actifs et ont des réseaux de cellules/sections très bien implantés et depuis des années. Plusieurs de leurs membres sont connus dans les milieux associatifs. Bref, UMP et PS ont des relais un peu partout dans la circonscription.

Quant au MoDem, le site Démocrates Amérique du Nord présente une liste de quelques rares noms : deux au Canada, cinq aux Etats-Unis. Si on ne doute pas que la motivation de l’équipe nord-américaine, il n’en reste pas moins que la grande faiblesse du MoDem est son faible réseau et le manque de visibilité de ses membres. Par exemple, Franck Barrat est connu à San Francisco mais est totalement inconnu sur la côte Est.

3 – Ca se bouscule aussi au centre

La concurrence ne ménage pas non plus le MoDem.

Aujourd’hui, ceux qui ont réussi le meilleur positionnement sont le PS et EELV. Leur union à gauche ne laisse pas entrevoir de dissidences ou de candidatures indépendantes comme c’est le cas en Angleterre avec celle de Will Mael Nyamat.

A droite, le candidat Frédéric Lefbvre, parachuté par l’UMP, créé de la dissidence dont Julien Balkany (au nom bien connu) et Guy Michon, conseiller à l’AFE vivant sur la côte ouest. D’autres pourraient encore sortir de leur chapeau…

Le centre, quant à lui, n’est pas oublié. L’officialisation d’une candidature centriste de l’ARES (Nouveau Centre, Parti radical, etc.) ne devrait pas tarder et viendrait menacer le MoDem sur l’électorat centriste et centre-droite. Une candidature New-York/Montréal est pressentie et vise directement deux importants polls de voix. Elle pourrait rassembler des gaullistes et UMPistes déçus du Sarkozisme et grignoter clairement des voix chez les démocrates de Bayrou.

Au centre-gauche, l’accord PS/EELV fait mal. Le duo Narassiguin et Giraud couvre la gauche mais pourrait venir tacler le MoDem sur du centre-gauche. Leurs profils liés à la finance et leur discours pour une économie responsable ne les posent pas comme des gauchistes et des communistes – quoi qu’en disent certains membres de l’UMP nord-américain.

Il ne faut pas oublier le candidat indépendant de Montréal Philippe Régnoux. Son « mouvement » Ici pour demain, arborant des couleurs oranges, et son discours dénonçant la politique politicienne, appelant à l’humanisme, en font un concurrent direct du MoDem (dont il est un ancien membre). Il peut voler des voix importantes sur Montréal, terrain qu’il travaille depuis des années. Il couvre lui aussi un spectre centre et centre-droite et peut peut-être aller aussi chercher quelques centres-gauches.

Reste la République solidaire de Villepin qui a des soutiens actifs en Amérique du Nord. Aura-t-il un candidat ? Si oui, il prendra de l’électorat centre-droit tout en augmentant le bruit à droite.

4 – San Francisco champ de bataille ?

Néanmoins, San Francisco n’est pas un mauvais choix pour le MoDem. Aux Etats-Unis, c’est sûrement un des pôles de Français où la gauche et le centre ont le plus de chances de s’imposer (cf. résultats des élections présidentielles de 2007 et AFE de 2009).

Si le ticket PS/EELV est positionné sur la côte Est, il a tout de même un bon réseau en Californie et sur la côte ouest. Et San Francisco sera une de ses cibles. Le candidat d’Ici pour demain ne s’est pas trompé en se déplaçant dès le printemps 2011 à San Francisco et en ayant une suppléante issue de cette ville.

Dès lors, le positionnement du MoDem à San Francisco n’est pas une erreur. Franck Barrat y est très présent. Carole Granade y est aussi connue. Mais ils ne doivent pas le prendre comme un acquis. Bien au contraire. La lutte pour la conquête de ce poll sera difficile.

5 – Le joker présidentiel

L’élection présidentielle est un facteur important, pour ne pas dire essentiel pour les législatives. Après une longue traversée du désert, les sondages sont plutôt positifs pour François Bayrou ne peuvent qu’alimenter l’espoir, pour ne pas dire la ferveur. Si Bayrou se positionne au mieux au second tour (et dans ce cas-là, on peut s’attendre à ce qu’il soit élu) au pire en troisième homme, le MoDem sera gonflé à bloc et pourra profiter de cette bouffée d’air pour faire le plein de voix.

A l’inverse, l’ARES pourrait très bien imploser en vol ou rejoindre le MoDem à la suite des élections présidentielles.

Bref, l’élection présidentielle pourrait modifier le jeu des alliances et faire sauter le suppléant du MoDem dans le cadre d’un accord avec l’ARES ou un candidat République solidaire. Dans ce cas-là, la concentration californienne du MoDem pourrait disparaître et lui redonner une assise continentale…

6 – Une vision à long terme

Finalement, Franck Barrat a bien fait de ne pas être candidat. Si ça avait été le cas, on aurait pu lui reprocher son ambition (après son élection comme conseiller AFE en 2009) et sa volonté de courir les mandats.

Pour le MoDem en Amérique du Nord, ce duo californien est excellent pour asseoir plus fortement le parti à San Francisco. Il pose les bases d’une stratégie à long terme dans cette région : plus de visibilité mais aussi conquête potentielle de sièges à l’AFE.

Et si Carole Granade est élue, alors le parti comptera deux élus en Amérique du Nord… un beau succès pour un MoDem moins développé et structuré que ses deux principaux concurrents, PS et UMP.

08:44 Publié dans Législatives 2012 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : amérique du nord, législatives 2012, modem, ps, ump | |  Facebook

08 janvier 2012

2012 : une première pour les Français de l’étranger !

2012 est là, et avec elle son lot d’élections en France, et à l’étranger. Elections présidentielles bien-sur en métropole, mais également les élections législatives. Avec une particularité pour ces dernières : l’élection des députés des français de l’étranger. Cette élection, la première, sera importante pour nos concitoyens vivant à l’étranger puisqu’ils pourront envoyer au Parlement un député qui puisse les représenter.

 

Des circonscriptions très convoitées.

Cette élection, dès les premiers balbutiements de ce projet, a attisé toutes les convoitises des grands partis. Certains élus en mal de circonscription (suite au redécoupage métropolitain) souhaitant se trouver un nouveau point de chute ont tout de suite montrés leur fort intérêt à pouvoir représenter leur concitoyens de l’étranger au sein de l’Assemblée nationale.

 

Pour celle qui fût mon ancienne circonscription électorale, la 1ère regroupant les Etats-Unis & le Canada, la file de prétendants du parti majoritaire était longue.

 

Il y a d’abord eu Christine Lagarde, un temps pressenti pour l’investiture UMP, à qui il fallait trouver une circonscription, l’ancienne ministre n’ayant jamais été élue. Elle a ensuite jeté l’éponge lorsque s’est profilée l’idée de prendre la direction générale du FMI. Signe qu’au final, Christine Lagarde n’était pas fortement motivée pour  représenter les français d’Amérique du Nord à l’Assemblée nationale. Au final, c’est Frédéric Lefebvre, actuel Secrétaire d’Etat au commerce & à l’artisanat qui a été désigné pour porter les couleurs de la majorité.

 

Le député des Français de l’étranger doit être un local.

Cela me dérangerait en temps que Français vivant à l’étranger que mon député à notre assemblée soir Frédéric Lefebvre. Non pas que j’ai quoi que ce soit contre l’homme. Mais que connait-il de la circonscription pour laquelle il se présente ? Y a-t-il résidé ?

 

J’ai une vision de la députation qui est la suivante : le député, lors de son élection représente un territoire qu’il est censé défendre au sein du Parlement. Il est donc normal que cet homme ou femme soit issu(e) de ce territoire, qu’il en connaisse les forces et faiblesses, les atouts et inconvénients. Quoi donc de plus normal qu’un candidat local ? Quoi donc de plus normal qu’un candidat qui connaisse les enjeux locaux de ces concitoyens ?

 

C’est pourquoi, je suis fortement convaincu que les Français d’Amérique du nord doivent élire un député qui leur ressemble. Un député qui vit et travaille en Amérique du nord. Un député qui, comme eux, connait les problèmes de nos concitoyens sur place. Et non pas un député imposé par un état major parisien afin de placer untel ou untel. Les Français d’Amérique du nord auraient tort d’aller dans cette direction. Ce dernier élu, parions sans risque, qu’il passera plus de temps en métropole qu’au sein de la communauté française de sa circonscription, et cela au détriment des Français d’Amérique du nord. 

16:21 Publié dans Législatives 2012 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : amérique du nord, élections, canada, québec | |  Facebook