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07 septembre 2013

Jeunesse, chômage & pizza

Fin août, Giovanni Pagotto, un entrepreneur italien d’un âge avancé –  et ayant réussi dans les affaires – déclarait dans un quotidien national concernant le chômage des jeunes dans son pays : Les Italiens n'ont pas faim. Moi, à 16 ans, j'allais à l'usine en vélo et, à 27 ans, j'étais responsable de 1 000  ouvriers.

Cette petite phrase faisait référence à une étude révélant que près de 150 000 postes à pourvoir était snobés par les jeunes italiens, dont 6 000 pour des postes de pizzaiolo. Un comble pour le pays de la pizza !

Tentons donc d’y voir plus clair en se posant les bonnes questions… et en y apportant les bonnes réponses !

Les jeunes italiens ne veulent pas bosser. C’est le constat. Mais pourquoi ces jeunes italiens refusent-ils  ces emplois ? Les raisons sont simples : contraintes horaires, salissage de mains, image du métier manuel…  Nous avons posé le problème.

Mais pourquoi ? La faute serait donc du aux jeunes qui n’ont pas la gnak comme l’avaient les générations précédentes. C’est peut-être en partie vrai. Notons cependant que les générations précédentes ont eu un climat économique favorisant l’emploi, ce que n’a pas la génération actuelle.

Maintenant que nous avons les coupables, la jeunesse italienne, cherchons la raison.

Comment les jeunes italiens en sont-ils arrivés à ne pas vouloir faire de pizza ? Les a-t-on dégoûtés des quattro formaggi, regina & autre calzone ? Je ne crois pas. Leur a-t-on dit durant leurs études que le diplôme était la clé de la réussite ? Certainement. Les a-t-on poussés à faire des études – parfois coûteuses – en leur disant/promettant/faisant croire – vous choisirez le terme que vous préférez ! – qu’une fois diplômé leurs revenus seront supérieurs aux montants investis ? Très certainement.

Qui donc leur a fait croire tout cela ? Les générations précédentes. Celles-là même qui au fur et à mesure du temps, ont pu dénigrer les métiers manuels préférant voir leur enfant faire un Bac+x en telle ou telle science, plutôt que d’être derrière les fourneaux à confectionner des pizzas… La jeunesse italienne n’est donc pas la cause. Elle est une victime de cette situation.

Ce même Giovanni Pagotto enchaînait de plus belle, déclarant que Les jeunes Italiens refusent les contraintes horaires et les métiers pénibles, ouvrant la porte aux travailleurs étrangers. Il serait dès lors intéressant de savoir si ce brave homme est prêt à employer un Bac+x pour réaliser  les tâches d’un emploi moins qualifié. Il n’y a pas besoin d’être devin pour connaître la réponse…

Mais qu’il se rassure : fournissant du plastique pour le géant du meuble suédois, c’est en parti la jeunesse italienne qui achète ses meubles là-bas pour s’équiper. Et donc qui lui a permit de prospérer. Monsieur Giovanni Pagotto, à quand le retour d’ascenseur ?

18:22 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunesse, emploi, génération, italie, pizza, chômage, études, diplôme | |  Facebook

07 juillet 2012

Doux, PSA, Néo & les autres.

Depuis le 6 mai et l’élection de François Hollande à la tête du pays, les mauvaises nouvelles s’amoncellent sur le front de l’emploi : hausse du chômage, plan de sauvegarde de l’emploi - qui n’est rien d’autre, malgré son nom, qu’un plan de licenciement -…  Toutes ces annonces survenues au lendemain du second tour de l’élection présidentielle n’ont, bien évidemment, rien d’un hasard.

L’ensemble des dirigeants - en accord avec le précédent gouvernement ? - dont les entreprises étaient en difficulté la veille du 6 mai avaient bien l’intention dès le 7 mai d’aller toquer à la porte du gouvernement pour obtenir une aide.

En l’état actuel des choses, mon avis sur la question de l’intervention de l’Etat dans le renflouement des entreprises en difficulté est clair : c’est non.

Et cela pour les deux raisons exprimées ci-dessous.

La première est que cet interventionnisme d’Etat enverrait un mauvais signal à l’ensemble du secteur de l’entreprise aidée.

En effet, dans le cas de Néo Security, - ex ? - numéro 2 du secteur de la sécurité privée, voici ce qui pourrait se dire au sein des autres entreprises : Si l’Etat les aide, pourquoi pas nous dans 6 mois ? Cela ne stimule en rien les acteurs à partir reconquérir de nouveaux marchés.

La deuxième est que, comme nous avons pu le voir par le passé, cela n’a pas sauvé l’emploi et ce malgré les espérances placées dans l’aide apportée.

En effet, bon nombre d’entreprises ont bénéficié d’aides pour sauver l’emploi ce qui ne les a pas empêché quelques mois, voire quelques années plus tard de licencier et délocaliser la production dans un pays tiers. Tout en continuant à faire des bénéfices ! Certes cela, ne concerne que les entreprises productrices de biens. Il en est pas tout à fait de même dans le secteur des services, puisque certaines conditions - favorisant la pérennité l’emploi - obligent les entreprises entrantes à reprendre à hauteur d’un pourcentage déterminé le personnel de l’entreprise sortante, ce qui au final, ne détruit pas d’emploi, mais le conserve.

Dans les prochains jours - 16 juillet pour Néo Security - seront effectués les arbitrages quant aux offres de reprise des entreprises en difficulté. Espérons que l’Etat ne se laisse pas tenter par une position de facilité qui ne règlerait rien à la question de l’emploi en France

16:22 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : emploi, déocalisation, chômage, psa, doux, néo security, aide, état | |  Facebook

18 février 2011

On est mal barré.

J’ai hésité quelque temps avant de publier la note qui va suivre. J’ai hésité sur la forme de mes propos et me questionnais sur l’interprétation qui pourrait en résulter. Et puis je me suis rappelé ce que mon moniteur d’auto-école me disait lorsque je tardais à prendre une décision : « Lorsque vous hésitez, vous n’avancez pas ». Alors je l’ai publiée.

 

L’actualité internationale est depuis quelques semaines riche d’événements. Un peu partout dans le monde les populations de plusieurs pays se réveillent. Trop longtemps étouffées et bâillonnées, elles ont souhaité, via leurs jeunesses descendant dans la rue, se faire entendre. Ce phénomène n’a pas commencé en Tunisie en décembre dernier. Mais le 6 décembre 2008 avec les émeutes en Grèce.

 

Ingrédients similaires.

Même si les issues des émeutes n’ont pas été les mêmes, il apparaît que les ingrédients sont eux, strictement identiques : appauvrissement des classes populaires (via la hausse du coût de la vie) et chômage des jeunes. Ce sont ces deux paramètres qui ont poussé les jeunes à descendre dans la rue, pour des conséquences différentes : démission des chefs d’Etat pour la Tunisie et l’Egypte, démission de ministres en Grèce.

Ces différentes conséquences s’expliquent par la nature du régime en place dans ces pays au moment des faits, régime autoritaire pour la Tunisie et l’Egypte, régime démocratique pour la Grèce.

 

Conflit intergénérationnel.

Ces émeutes traduisent à mon sens une lutte entre trois générations : la génération des Baby-Boomers (et avant), la génération X et la génération Y.

La première génération a bénéficié de la période des Trente Glorieuses, période qui s’est caractérisée par la reconstruction économique de pays largement dévastés par la guerre, le retour vers une situation de plein emploi dans la grande majorité des pays et une croissance forte de la production industrielle. Ce qui lui a permis d’augmenter son niveau de vie.

La génération suivante, a quant à elle, eut droit au Vingt Piteuses, période durant laquelle on a constatée une réduction du taux d'emploi et du temps de travail et gains de productivité pour les entreprises.

La génération Y est coupée en deux. Les personnes nées à la fin des années 1970 ont eu moins de mal à trouver un emploi que celles nées au milieu des années 1980 et après, frappées de plein fouet par la crise économique de 2008. Aujourd’hui, près de 23 % des jeunes diplômés sont au chômage en métropole.

 

Génération sacrifiée ?

Aujourd’hui, force est de constater que la génération Y ne voit pas la vie en rose, et cela est d’autant plus inquiétant qu’elle sera appelée, dans quelques années, à assumer des responsabilités dans les domaines de l’économie, aussi bien au niveau public que privé.

Or, cette génération est fort mal partie dans la vie active. Impossibilité de trouver un emploi (même après des études longues), impossibilité pour les jeunes de se loger dans des conditions décentes (due au coût des loyers). Et parfois même endettés avant même d’arriver sur un marché du travail qui ne fait guère envie. Aussi n’est-il pas surprenant que de voir des diplômés Bac +5 faire des jobs alimentaires afin de rembourser les emprunts coûteux pour leurs études.

Ces deux problèmes ont été créés par les entreprises. C’est elles, qui, par la voix de leurs dirigeants ont souhaité, des formations axées sur telle ou telle compétence et les ont imposées aux différents acteurs de l’enseignement supérieur, se référant comme « employeurs de demain ». Quant aux logements, eux aussi sont soit détenus par les entreprises elles-mêmes, soit par leurs cadres dirigeants, qui sont pour la plupart des… Baby-Boomers.

10:28 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conflit générationnel, emploi, chômage, émeutes, réflexions | |  Facebook