18 décembre 2012
Allô, le CNAPS ?
Je suis quelqu’un de curieux. Du coup, la semaine dernière j’ai décidé de faire un peu de veille en allant voir les attributions des marchés publics en Ile-de-France sur les trois derniers mois. C’est à mon sens quelque chose d’intéressant et d’important qui permet de voir l’orientation sécurité prise par l’entité publique consultatrice, ainsi que la forme de la concurrence.
J’y ai reconnu certaines institutions pour lesquelles je m’étais interrogé quant à l’opportunité d’y répondre ou non.
Un avis d’attribution a attiré mon œil curieux, appel d’offres que je connaissais. Bien que cet avis d’attribution soit public, je ne donnerai ni le nom de l’entité adjudicatrice, ni le nom du prestataire retenu. Seulement le numéro de l’avis : AM-1246-0570. Les curieux pourront le retrouver !
Le dispositif de sécurité demandé n’était pas compliqué, puisqu’il consistait en un agent SSIAP1 (agent du Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personne) 24h/24.
A partir de ces informations, il est extrêmement facile, pour qui travaille dans la sécurité, de connaître une fourchette de ce type de prestation, à l’exception de données propre au site et à la prestation telles que le matériel nécessaire, éléments de reprise éventuels…
En se connectant sur le site du SNES (www.e-snes.org), le Syndicat National des Entreprises de Sécurité, il est très facile de trouver le prix moyen d’un agent SSIAP1, ce prix moyen étant forcement différent d’une entreprise à l’autre puisque le prix donné par le SNES ne prend pas en compte les coûts de structures ainsi que la marge, ces éléments étant propre à chaque prestataire.
Le prix horaire d’un agent SSIAP1 en heure de jour semaine (soit du lundi au samedi de 6.00 à 21.00) est de 17,35€ HT. Ce prix ne prenant pas en compte la taxe CNAPS, taxe à hauteur de 0,5% du montant HT. Le taux horaire de cet agent sera donc amené à évoluer suivant le jour (dimanche, jour férié…) ou la période (jour ou nuit).
Cependant, en connaissant seulement ce taux de 17,35€ HT, on peut déjà avoir une base, certes erronée, en multipliant le nombre d’heures annuelles (365 * 24 = 8 760H) par ce taux horaire, soit 17,35€ * 8 760H ce qui nous donne un montant annuel de 151 986,00€ HT. Ce montant, ne reflétant pas le coût réel ne nous servira que de base pour la suite.
Dès lors, j’ai du mal à comprendre comment le prestataire qui a remporté l’appel d’offres mentionné plus haut, peut avoir un montant de 155 467,95€ TTC ce qui représente un prix de vente de 129 989,92€ HT soit une différence de l’ordre de 22k€ avec notre prix de base qui était de 151 986,00€ HT !!!
Il est clair qu’avec ce simple calcul, nous pouvons démontrer que ce prestataire n’a pas l’air de jouer le jeu. Il est alors permis de penser que la réalisation de ces prestations ne se fait pas dans le cadre de la loi.
C’est ce type de comportement qui pousse les prix des prestations de sécurité sans cesse vers le bas. Ce comportement se fait d’une part au détriment des agents de sécurité qui en sont les premières victimes, mais également au détriment des entreprises. C’est contre ce type d’agissement, malheureusement fréquent dans la profession, qu’entreprises responsables, CNAPS & syndicats doivent se battre.
11:51 Publié dans Coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : cnaps, sécurité, appel d'offres, snes, syndicats, ssiap, agent de sécurité, loi | | Facebook
08 décembre 2012
La jeunesse vue par le CESE.
Dans son numéro d’octobre, Le Fil d’Iéna, mensuel du Conseil Economique, Social & Environnemental, une large place est consacrée à la jeunesse, à travers plusieurs préoccupations que sont l’emploi, la mobilité, l’éducation…
Dès la lecture de l’édito du mensuel, Jean-Paul Delevoye, son président, montre la faiblesse du lien intergénérationnel entre la jeunesse actuelle et leurs parents, génération qui, d’après le président « a parfois faute d'audace, de remise en question, de prise de conscience feint d'ignorer les défis du monde de demain et n'a pas donné aux générations futures les moyens d'y répondre ».
Le premier point de préoccupation des jeunes est l’emploi, préoccupation qui, comme pour l’ensemble de nos concitoyens, est primordiale, surtout pour une génération s’apprêtant à entrer sur le marché du travail pour la première fois.
Le CESE précise que les jeunes sont les principales victimes de la forte dégradation de l’emploi consécutive à la stagnation économique actuelle. Le constat est grave : le taux de chômage des moins de 25 ans atteint désormais 22,7%, soit plus du double de la moyenne des actifs et près de 2 millions de jeunes de 16 à 29 ans sont laissés sans perspective : plus d’un million d’entre eux sont au chômage et plus de 800 000 autres semblent avoir renoncé à toute formation ou recherche d’emploi.
Aussi, afin de combattre cette tendance lourde à la précarisation des jeunes sur le marché du travail, le CESE formule des recommandations touchant à l’amélioration des conditions d’accès à la formation, au développement des dispositifs de la deuxième chance et de la formation initiale différée, à l’égalité d’accès aux droits sociaux de tous les actifs quel que soit leur âge.
Le second concerne le logement, préoccupation liée avec la préoccupation précédente. Le CESE, s’est saisi de cette question. En effet, les jeunes subissent tout particulièrement les conséquences du coût élevé des logements : entrave aux projets de mobilité vers la formation ou l’emploi, retard dans la décohabitation durable avec les parents, taux d’effort supérieur à la moyenne... La mobilité des jeunes, souvent locataires de petites surfaces, les expose aux hausses de loyer lors du renouvellement du bail. Chômage et emploi précaire les mettent particulièrement en difficulté pour offrir des garanties aux bailleurs.
Début janvier, le CESE rendra son rapport sur cette question qui reste prioritaire.
Le troisième concerne la relation entre les jeunes et les politiques publiques, et leur implication dans la vie publique du pays. Il en ressort, ce que nul ne pourra contredire, que les jeunes participent peu à l’élaboration des politiques publiques, politiques, qui pour des durées à court ou long termes, les concernera directement ! Il en ressort également, point positif, qu’au niveau des institutions de la République, le seul endroit où les jeunes sont représentés de manière institutionnelle et durable est le CESE. Or, associer les jeunes dès l’élaboration des politiques publiques, est la garantie d’une adhésion et d’une prise en compte de la réalité. Sans cela, c’est le lien intergénérationnel, déjà faible, qui risque encore d’en faire les frais.
Enfin, je terminerai par cette citation de Thierry Damien, membre du CESES et Président des Familles Rurales : « Faire confiance aux jeunes revient à les solliciter et à être attentif à leurs demandes comme on peut être attentif aux autres générations. »
18:43 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunesse; cese; delevoye; emploi; logement | | Facebook