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25 janvier 2010

Les mauvaises réponses de Madame la Ministre.

La semaine dernière, lors d’un point presse commun avec la CGE – qui s’est visiblement alignée sur la ligne du gouvernement – et la CDEFI, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse a annoncé lundi 18 janvier que d’ici trois ans, soit 2013, l’objectif de 30% de boursiers dans toutes les grandes écoles devra être atteint.

Pour atteindre cet objectif de diversité, diversité sociale et d’accès dans nos grandes écoles, plusieurs pistes ont été évoquées parmi les lesquelles :
- La participation de la totalité des grandes écoles d’ici 2011 aux cordées de la réussite
- La gratuité des concours d’entrée aux grandes écoles
- La création de plusieurs internats d’excellence et de 100 nouvelles classes préparatoires

Je suis entièrement d’accord sur le premier point concernant la participation des grandes écoles aux cordées de la réussite, je le suis en revanche beaucoup moins sur les deux suivants !

Un bon point…
En effet, les cordées de la réussite peuvent se résumer à un partenariat entre des établissements de l'enseignement supérieur – grande école, université… – et des lycées situés dans des quartiers prioritaires. Ces partenariats peuvent prendre la forme d'actions multiples comme le tutorat, l'accompagnement académique et scolaire, l'accompagnement culturel ou l'internat. L’objectif est clair : ouvrir nos grandes écoles, et guider les élèves qui en ont la motivation et les capacités vers des parcours d'excellence en les intégrant.

Pour deux mauvais !
Cependant je ne pense pas que la gratuité des concours d’accès aux grandes écoles pour les élèves boursiers soit une bonne chose. Que le coût de ce concours soit minoré par rapport à un élève non boursier se comprend, mais la gratuité beaucoup moins. Rappelons comme le disait il y a quelques semaines la CGE que « L’admission dans les grandes écoles est basée sur le mérite ». En instituant la gratuité pour les élèves boursiers, le mérite d’intégrer une grande école s’en trouve, à mon sens, quelque peu entaché.

Enfin, je ne vois pas en quoi la création de nouvelles classes préparatoires va améliorer la diversité au sein de nos grandes écoles : diversité au niveau des catégories de population peut-être mais pas de diversité en termes de parcours solaires. Les classes préparatoires sont certes la voie royale d’intégration de nos grandes écoles. A mon sens, il serait peut-être plus intelligent de développer ces différents modes d’accès que de faire des copies de ceux existant déjà. Rappellons qu’il existe déjà d’autres moyens pour intégrer les grandes écoles via les admissions parallèles. Certes, c’est peut-être moins prestigieux qu’une classe prépa, on passe par l’université, le DUT ou le BTS – avec un T comme Technologique, ce qui ne lui donne peut-être pas toujours une bonne image – mais lors de l’intégration de l’école on est aussi fier que nos amis des classes prépa. Voire plus.

10 janvier 2010

Non aux quotas d’élèves boursiers dans les grandes écoles.

J’ai fait une école de commerce. Une ESC comme on dit dans le jargon pour école supérieure de commerce. Il faut le reconnaître, mon entrée dans une école de commerce n’était, de loin, pas gagnée. Et les premiers qui le diront seront mes parents. Mais j’y suis arrivé. Non pas que je sois plus intelligent que d’autres – loin de moi cette idée ! – mais par travail et envie d’y arriver. Alors certes, je ne suis pas passé par la voie royale des classes préparatoires mais par une admission parallèle. Mais au bout du compte, j’en suis diplômé.

 

Intégrer une grande école ne doit pas être le fruit de son origine mais celui de son travail.

J’entends depuis quelques jours des voix s’élever pour demander l’instauration d’une mesure favorisant l’accès d’élèves boursiers dans nos grandes écoles. Je ne suis pas favorable à ce type de mesure et suis plutôt de l’avis rendu par la CGE – Conférence des Grandes Ecoles – tant je pense que cela serait plutôt néfaste pour les élèves et les écoles.

En effet, je pense que toute personne, quelque soit son origine, boursier ou non, est capable d’intégrer une grande école. Cette intégration doit être le fruit d’un travail long et dur certes, mais pas de son origine sociale. Que gagnerait un élève à dire qu’il est admis à HEC ou Polyrtechnique, non pas sur son travail, mais parce qu’il est boursier ? Demain, lors d’un entretien le recruteur nous demandera t-il si nous sommes boursier ou pas – question qui pourrait relever de la discrimination – en voyant le nom d’une grande école sur le CV ?

 

Redonner à l’éducation nationale les moyens de nous faire intégrer ces grandes écoles.

L’éducation nationale doit donner l’envie à ces élèves qui le souhaitent d’intégrer une grande école. Pour que ces élèves puissent partir sur un même pied d’égalité. Pour cela donnons-en lui les moyens. Redonnons confiance en l’école. Redonnons aux élèves le goût d’apprendre, de découvrir de nouvelles choses. Faisons découvrir ces grandes écoles aux élèves dont les lycées sont classés en ZEP – Zones d’Education Prioritaire –, montrons leurs les – différents – chemins pour y rentrer, et sensibilisons également les professeurs aux différentes voies d’accès des écoles de commerce et d'ingénieurs. Les classes préparatoires ne sont pas l’unique voie, loin de là !

 

Chacun est capable d’intégrer une grande école si il s’en donne les moyens pour y arriver. Certes, le pourcentage d’entrée dans une grande école est plus important en étant fils de cadre que fils d’ouvrier. Mais qu’y aura-t-il de plus beau pour ce fils d’ouvrier de se voir être diplômé de cette grande école en même temps que ce fils de cadre ?

 

22:11 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : grandes écoles, boursiers, cge, éducation nationale, école | |  Facebook

06 janvier 2010

La troisième assemblée.

Lorsque l’on parle d’assemblée, on ne pense qu’à deux assemblées – politiques – : l’Assemblée nationale regroupant les 577 députés, et le Sénat rassemblant les 343 sénateurs.

Cependant, il existe une assemblée beaucoup plus discrète – au sein de laquelle on ne doit certainement pas chanter l’Internationale ou descendre dans l’hémicycle en  rappel ! – mais qui mérite que l’on parle d’elle : je veux parler du Conseil économique et social (CES).

 

Le CES en bref

Le CES est une assemblée constitutionnelle consultative placée auprès des pouvoirs publics. Le CES est censé, représenter les différents corps intermédiaires de la nation et donc le visage des français.

 

Composée de 231 membres, sa mission est triple :

- Conseiller le gouvernement et participer à l’élaboration de la politique économique et sociale

- Favoriser le dialogue entre les différentes catégories socioprofessionnelles

- Contribuer à l’information des assemblées politiques

 

Les 231 membres du CES – auxquels il faut ajouter 72 membres de section désignés par le Premier ministre – sont désignés par différents organismes tels que la FNSEA pour l’agriculture, l’AFCFCI ou la CGPME pour les entreprises privées, l’AFE pour les français de l’étranger…

 

Enfin, les sujets dont traite le CES résultent soit d’une demande du gouvernement, soit de sa propre initiative. Le sujet déterminé, il est attribué ensuite à l’une des 9 sections – affaires sociales, finances, relations extérieures… – qui donnera un avis et le soumettra au ministre compétent.

 

Le CES devient CESE

Aujourd’hui one ne peut pas dire que le CES représente bien le visage des français et cela pour deux raisons :

- Tout d’abord lorsque l’on entend parler du CES dans les médias, c’est uniquement – et malheureusement ! – lorsque que tel ou tel homme politique – le plus souvent évincé du gouvernement précédent – y a été nommé. Sorte de lot de consolation. De nombreux exemples peuvent aisément l’illustrer…

- Ensuite la composition des groupes dont un seul exemple suffira à démontrer que la représentation n’est pas bonne : l’agriculture bénéficie d’un total de vingt-cinq conseillers soit plus de 10% de l’assemblée, quand la France ne compte que 1,5% d’agriculteurs…

 

Aussi, afin de recoller à la réalité, le gouvernement a décidé il ya  quelques mois d’ajouter la dimension « environnementale » au CES. Le CES devient donc le CESE : Conseil Economique Social et Environnemental. Même si l’on peut regretter que cette dimension ne voit le jour qu’un peu tardivement on ne peut que s’en féliciter tant la dimension environnementale est importante de nos jours. A cet ajout dimensionnel s’ajoute également une évolution de sa composition, le nouveau CESE devant être opérationnel aux alentours d’avril ou mai 2010.

 

Pour un CESE écouté

Les membres du CESE à l’inverse de ceux de l’Assemblée nationale et du Sénat ne sont pas élus. Ils sont désignés. Désignés pour leurs compétences et leur expertise dans un domaine spécifique. Ces compétences et expertises doivent être réellement mises au service du Parlement afin de remplir sa mission. Reconnaissons que coincé entre une hyper-présidence et un hyper-Parlement le CESE a du mal à faire entendre sa voix.

 

Pour cela, il faut que le Parlement soit également à l’écoute du CESE, ce qui n’est visiblement pas le cas aujourd’hui, les activités se déployant dans le vide. Si le Parlement écoute les recommandations du CESE, cela lui permettra, à coup sur, d’agir ensuite de manière bien plus éclairée qu’il ne le fait aujourd’hui.

 

C’est d’ailleurs ce que suggère un ancien ministre actuellement membre du CESE qui confie : « Si j’avais saisis le CESE avant la réforme des intermittents du spectacle, j’aurais évité un certains nombre d’erreurs ».

01:14 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ces, senat, assemblée nationale, environnement | |  Facebook