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10 janvier 2010

Non aux quotas d’élèves boursiers dans les grandes écoles.

J’ai fait une école de commerce. Une ESC comme on dit dans le jargon pour école supérieure de commerce. Il faut le reconnaître, mon entrée dans une école de commerce n’était, de loin, pas gagnée. Et les premiers qui le diront seront mes parents. Mais j’y suis arrivé. Non pas que je sois plus intelligent que d’autres – loin de moi cette idée ! – mais par travail et envie d’y arriver. Alors certes, je ne suis pas passé par la voie royale des classes préparatoires mais par une admission parallèle. Mais au bout du compte, j’en suis diplômé.

 

Intégrer une grande école ne doit pas être le fruit de son origine mais celui de son travail.

J’entends depuis quelques jours des voix s’élever pour demander l’instauration d’une mesure favorisant l’accès d’élèves boursiers dans nos grandes écoles. Je ne suis pas favorable à ce type de mesure et suis plutôt de l’avis rendu par la CGE – Conférence des Grandes Ecoles – tant je pense que cela serait plutôt néfaste pour les élèves et les écoles.

En effet, je pense que toute personne, quelque soit son origine, boursier ou non, est capable d’intégrer une grande école. Cette intégration doit être le fruit d’un travail long et dur certes, mais pas de son origine sociale. Que gagnerait un élève à dire qu’il est admis à HEC ou Polyrtechnique, non pas sur son travail, mais parce qu’il est boursier ? Demain, lors d’un entretien le recruteur nous demandera t-il si nous sommes boursier ou pas – question qui pourrait relever de la discrimination – en voyant le nom d’une grande école sur le CV ?

 

Redonner à l’éducation nationale les moyens de nous faire intégrer ces grandes écoles.

L’éducation nationale doit donner l’envie à ces élèves qui le souhaitent d’intégrer une grande école. Pour que ces élèves puissent partir sur un même pied d’égalité. Pour cela donnons-en lui les moyens. Redonnons confiance en l’école. Redonnons aux élèves le goût d’apprendre, de découvrir de nouvelles choses. Faisons découvrir ces grandes écoles aux élèves dont les lycées sont classés en ZEP – Zones d’Education Prioritaire –, montrons leurs les – différents – chemins pour y rentrer, et sensibilisons également les professeurs aux différentes voies d’accès des écoles de commerce et d'ingénieurs. Les classes préparatoires ne sont pas l’unique voie, loin de là !

 

Chacun est capable d’intégrer une grande école si il s’en donne les moyens pour y arriver. Certes, le pourcentage d’entrée dans une grande école est plus important en étant fils de cadre que fils d’ouvrier. Mais qu’y aura-t-il de plus beau pour ce fils d’ouvrier de se voir être diplômé de cette grande école en même temps que ce fils de cadre ?

 

22:11 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : grandes écoles, boursiers, cge, éducation nationale, école | |  Facebook

Commentaires

Les quotas d'élèves boursiers, c'est un énième pansement à une société française malade... Quand nous attaquerons-nous à l'origine des problèmes ?
C'est pathétique...

Écrit par : Loweek | 11 janvier 2010

@ Loweek: origine du problème (dans ce cas-ci): repenser l'école de façon globale. C'est clair ! Ce n'est pas en "rémunérant les élèves pour les inciter à aller en cours" et en supprimant l'histoire en Terminale S que ca ira mieux...

Écrit par : Jérôme Laurent | 11 janvier 2010

La vraie question selon moi est d'ordre financier. Un cursus complet en grande école équivaut à un investissement d'un minimum de 20 000 EUR (bien plus si l'on tient compte des dépenses accessoires, d'un éventuel séjour à l'étranger, du choix de faire une année de césure...). Car s'il serait en effet injuste de permettre à des élèves de rentrer dans des grandes écoles juste parce qu'il sont boursiers, qu'en est-il de la réalité actuelle qui ressemble à une voie royale pour les familles les plus aisées (meilleures prépas toutes privées, multiplication des frais d'inscription aux concours d'entrée si l'on candidate dans chacune des écoles les plus prestigieuses, investissements dans des ordinateurs portables, frais de scolarité...). Les chiffres parlent d'eux mêmes, il n'existe pas de diversité sociale en grande école. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il existe en réalité deux concours d'entrée :
- l'officiel : le concours d'entrée, celui qui est sensé mettre tous les candidats à égalité
- l'officieux : le financement, celui qui décourage souvent les candidats et leurs familles à ne serait-ce que tenter leur chance.

Une partie de ce constat est peut être liée aux mentalités ou au manque d'information comme tu le fais remarquer (possibilité de recourir à des crédits étudiants à taux préférentiels...), toutefois il serait à mon sens injuste de résumer le problème simplement à cela. Sciences-Pô Paris a mis en place un système permettant à des élèves boursiers d'intégrer le cursus. Aujourd'hui la réussite de ce système y est incontestable (même si on n'en parle pas assez). En aucun cas cela n'a eu d'impact sur le niveau général du diplôme (argument le plus détestable qu'on ait pu entendre ces dernières semaines). Un tel système permet de réduire les contraintes officieuses liées aux conditions de financement de telles études, et en aucun cas il ne remet en cause la notion de concours d'entrée et de sélection qualitative.

La notion de quota n'est sans doute pas bonne (30% d'élèves boursiers est un non sens), mais l'idée sous-jacente d'aider à assumer l'effort financier nécessaire à l'entrée dans ces grandes écoles est à mon sens intéressante.

Écrit par : Spirat | 17 janvier 2010

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