09 août 2016
Jeux olympiques et sécurité : le défi de Rio
Alors que se sont ouverts en fin de semaine dernière les 31ème Jeux olympiques à Rio, la première des épreuves pour le Brésil sera la sécurité. Sur cet aspect, les moyens déployés sont considérables : 85 000 policiers et militaires (soit plus du double de ce qui avait été fait pour les JO de Londres en 2012), afin d’assurer la sécurité de 10 500 athlètes (venus de 204 pays), répartis sur 33 sites d’épreuves, et auquel il convient d’ajouter, d’après les estimations, près d’un demi-million de spectateurs venus spécialement pour l’occasion.
La sécurisation de cet évènement constitue donc un défi majeur pour le pays, qui rappelons-le, est habitué à la l’organisation d’événements d’importance mondiale. Citons à titre d’exemples le carnaval de Rio, la visite du pape François et la Coupe des confédérations de football en 2013 ou encore la Coupe du monde de football en 2014.
Cependant, au-delà du risque terroriste pesant d’une manière générale sur l’événement, les risques durant cette olympiade sont nombreux et divers.
Le premier risque venant à l’esprit, de par l’actualité, est le risque terroriste. Même si le Brésil en lui-même n’a pas été frappé directement par le terrorisme et n’est pas une cible du terrorisme, la risque est plus important pour certaines délégations, pouvant redouter une attaque similaire à la prise d’otages lors des Jeux olympiques d’été de Munich en 1972. Pour pallier à ce risque, certaines délégations ont contractés avec des entreprises privées de sécurité afin de s’assurer une sécurité renforcée 24h/24 comme c’est la cas avec la délégation espagnole qui a sollicité les services de Prosegur.
Autre risque au Brésil, la violence quotidienne. Les vols à la tire de sacs et téléphones portables sont nombreux et peuvent être violents, entraînant dans certains cas le décès des victimes lorsque celles-ci résistent à leur agresseur. Il est à noter que même si le taux de criminalité de Rio a sensiblement baissé, il reste néanmoins très élevé avec une moyenne de 3,4 homicides par jour au cours du premier semestre 2016.
La violence dans les enceintes sportives est également à prendre en compte, notamment dans certains sports tel que le football, dont les supporters peuvent parfois être extrêmement violents. La présence militaire et policière sera renforcée autour de ces lieux à risques d’autant que certains de ces sites (stade de Maracana, stade olympique Joao Havelange, par olympique de Deodoro) sont situés dans des zones entourés de favelas, lieux où l’organisation des JO passe mal. Un sentiment renforcé par l’instabilité politique du pays et la crise économique à laquelle il doit faire face. Cette hostilité à l’organisation des JO pourrait engendrer des perturbations ponctuelles comme ce fut le cas sur le parcours de la flamme olympique.
Enfin, le risque de cyber-attaque par des hackers voulant créer un chaos virtuel est également à prendre en compte. Pour cela, le Brésil a élaboré une stratégie afin de prévenir toute attaque cybernétique en collaboration avec l’appui d’Interpol.
En conclusion, même si la tâche semble particulièrement ardue pour le pays organisateur qui doit en plus de la sécurité des Jeux olympiques assurer la surveillance de ces 15 000 kilomètres de frontières (avec près de 10 pays) les moyens mis en place semblent pertinents, même si le risque zéro n’existe pas. A cet effet, la coopération internationale joue pleinement son rôle : les forces de l’ordre brésiliennes sont appuyées par plus de 250 officiers de police venus de 55 pays et bénéficient des aides des services de renseignements étrangers, notamment français et américain.
21:14 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jo, rio2016, sécurité, surveillance, terrorisme, cyberattaque, violence | | Facebook