24 décembre 2011
Grève dans la sureté aéroportuaire : bon à savoir…
Depuis maintenant près de dix jours, les agents de la sûreté aérienne et aéroportuaire de plusieurs aéroports du pays sont en grève. Dans la période actuelle des fêtes de fin d’année, cela cause bon nombre de désagréments pour nos concitoyens, les prenant en otages. Mais cette grève a également un coût économique, dont nous nous serions bien passés en cette période morose.
Dans le but de désengorger les aéroports et permettre aux gens de partir en vacances, le gouvernement a demandé l’intervention des forces de l’ordre (gendarmerie des transports aériens et police aux frontières) afin qu’ils effectuent ces missions de sûreté aéroportuaire. Cela a bien évidemment été pris comme une provocation par les grévistes.
Dès lors, il est intéressant de s’intéresser concrètement aux métiers liés à la sûreté aérienne et aéroportuaire et de regarder les revendications des grévistes. Je me suis penché sur l’une d’entre elles, la principale, qui est la revalorisation des salaires de l’ordre de 200 € mensuels.
Afin de bien comprendre, il convient en premier lieu de se plonger dans la lecture de la convention collective à laquelle appartient les métiers de l’aéroportuaire : il s’agit de la CCNES (Convention Collective Nationale des Entreprises de prévention et de Sécurité), c'est-à-dire celle qui régie les métiers des agents de sécurité et de sécurité incendie que vous pouvez rencontrer dans les supermarchés, musées, entreprises...
A une différence près : à cette convention s’ajoute l’annexe VIII qui détaille les « Dispositions particulières aux emplois de la sûreté aérienne et aéroportuaire », en date du 30 juillet 2002.
La lecture de cette annexe est extrêmement rapide, puisque le tout est imprimable sur six pages. L’article 2.1 de cette annexe définit les métiers liés à la sûreté aérienne et aéroportuaire en y incluant les missions, les instructions et la formation appropriée. On y apprend qu’il y a six métiers : agent d’exploitation de sûreté aéroportuaire, profileur, opérateur de sûreté (qualifié & confirmé), coordinateur, chef d’équipe et superviseur. Quant à l’article 2.2, il résume en un tableau synthétique à quel statut et coefficient correspond un des métiers précédemment cité.
Cette lecture, associée aux métiers de la sécurité et de la sécurité incendie est extrêmement instructive. En effet, à missions équivalentes qui consisteraient à faire du contrôle d’accès en interdisant ou permettant l’accès à une zone, réguler les flux de personnes, réaliser des rondes et des levée de doute… les salaires eux sont loin d’être les mêmes !
Dans la sécurité, un « agent de sécurité confirmé » au coefficient AE 130 percevra une rémunération brute de 9,27 €. Dans la sécurité aéroportuaire, cet « agent de sécurité aéroportuaire » dont le coefficient sera AE 150 (à l’issue de la période d’essai) percevra une rémunération brute de 9,90 €. Sur un mois, pour un salarié à temps plein cela représente une différence de l’ordre de 96 €…
Je ne suis pas contre le droit de grève et respecte tout à fait ce droit. Mais j’observe que les agents de sécurité aérienne et aéroportuaire, sont, sur le plan de la rémunération mieux lotis que leurs collègues de la sécurité.
Enfin, je serai curieux de savoir si le gouvernement dans le cas où l’ensemble des agents de sécurité de France et de Navarre assurant la sécurité de sites tels que des musées ou monuments (Louvre, Tour Eiffel, Georges Pompidou…) s’étaient mis en grève pour des raisons similaires. Si tel était le cas, le gouvernement enverrait-il les forces de l’ordre pour surveiller la Joconde ?
16:04 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : grève, sûreté, aéroport, sécurité | | Facebook