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29 avril 2018

Marathon de Vienne : chaud chaud !

Lorsque je m’endors la veille d’un marathon, j’ai toujours la même image : celle de quelqu’un qui est en bas d’une montagne qu’il s’apprête à escalader. Nous sommes le samedi 21 avril à Vienne, veille de mon 11ème marathon et j’ai cette image en tête.

Dix semaines d’entraînement, 834Km parcourus

Il a fallu revoir notre stratégie de course. La météo qui s’annonce est grand soleil. Pas le meilleur qui soit pour courir 42,195Km ! Les consignes du coach sont claires : Tu pars sur 3’45’’ au Km pour le premier semi, et ensuite s’il fait trop chaud, tu t’économises en passant en 3’48’’ au Km, ça fait 2h39, et on tient le RP !

Je me suis entraîné sur 2h38. Il n’y a pas de raison que l’allure ne tienne pas. Cette allure, je la connais par cœur : 45’’ au 200m, 1’30’’ au 400… Je la maîtrise à tel point que je suis capable de donner le chrono à chaque Km ! Seul bémol en vue : la météo.

Trucs & astuces

Pour essayer de limiter les effets de la chaleur, Emilie & Théodore sont allés acheter des bouteilles d’eau ainsi qu’une étole : On va la découper en 4 morceaux, on les mouillera et on te les donnera lorsque l’on te verra passer. On te donnera aussi des bouteilles d’eau que l’on aura ouverte auparavant. On sera au Km9, Km20, Km27 et Km35. Et ensuite on se retrouve à l’arrivée.

Emilie & Théodore sont au taquet ! Même si j’ai un peu peur (j’ai toujours un peu peur la veille d’un marathon), ça me booste. Emilie court, Théodore pourrait presque courir : Lorsque je vois des coureurs franchir la ligne d’arrivée et la joie sur leurs visages, ça me donnerait presque envie de courir m’avait-il dit lors du marathon de Düsseldorf l’an dernier. Presque.

47’’ au 200m

Dimanche 22 avril – 5h00. Le réveil qui sonne (à la même heure qu’en semaine). Au top de la forme. Rapide coup d’œil sur l’application météo de l’iPhone : 14° à 7h00, 18° à 9h00 et 24° à l’arrivée.

Douche, préparation et petit déjeuner. Des bouteilles d’eau sont à disposition à l’entrée de la salle du restaurant. Ça confirme ce qu’annonçait l’application !

8h00 : le départ est dans une heure mais je suis déjà sur la ligne de départ. Je l’avais repérée la veille, mais j’ai toujours besoin d’arriver tôt sur une course, pour sentir l’ambiance et vérifier mes repères. J’ai fait de même avec les deux derniers kilomètres du parcours.

Un échauffement plus long que d’habitude. Pour se rassurer ? Oui. Pour se réchauffer ? Non !

8h50 : je rentre dans le SAS de départ. C’est un peu le bazar, le SAS est blindé de monde car il s’agit d’un SAS unique pour les coureurs en -3h00. Il faut que je parte détendu. Je sais que c’est important. Emilie me le rappelle : Ton RP sur 10Km à Vincennes tu l’as fait détendu, sans pression. C’est la clef ! Je ne pense pas à la course. Je me faufile et discute avec d’autres coureurs de Metz Métropole Athlétisme. Pas trop le temps de réfléchir, un dernier bisou et PAN !

C’est parti. Pas mal de monde à rattraper. Je me faufile sur la droite de la route. Au 200m, je suis en 47’’ (j’avais aussi repéré les 200 premiers mètres afin de ne pas m’emballer sur le départ).

Je passe le Km1 en 3’47’’. C’est 2’’ de plus que ce qui est prévu mais je ne m’inquiète pas. C’est quoi 2’’ ?! Bon OK, au semi de Paris, j’aurais répondu : C’est un RP ! ;-)

Très vite, la course se fluidifie. Je vois les hommes de tête (au loin !) avec la voiture chrono. Je garde mon rythme, je suis en 3’43’’/3’45’’. Je suis bien.

Premier semi : la ballade

On arrive au Km9. Je sais qu’Emilie & Théodore seront dans le coin. Ça me booste. Emilie m’avait demandé : Tu préfères qu’on se mette comment pour te donner à boire ? Je lui avais répondu de se mettre sur le côté droit, sans trop réfléchir au fait qu’à certains endroits, suivant la trajectoire il valait mieux être à gauche… Mais ils ont géré visualisant les trajectoires des groupes de tête. J’attrape le bout de tissu mouillé et la bouteille d’eau. J’ai le temps d’entendre Théodore me dire : Vas-y, c’est super !

Je suis bien. Je suis dans un petit groupe avec une élite féminine : F17 – Catherine Spizner : 2ème autrichienne avec un chrono de 2h44 l’an dernier à Vienne, elle espère faire mieux cette année. J’avais consulté la liste des élites féminines afin d’en trouver une avec un chrono de référence similaire à mon objectif. Cela me permettra de bien garder mon rythme. De plus, elle bénéficie d’un pace : M88 et est escortée d’un vélo.

Km12 : toujours dans le groupe, je passe à proximité du marché où je me suis rendu la veille. Tu es sûr que c’est là ? Oui, oui, je reconnais la façade des immeubles finement décorée. Je sais que ma belle-mère est dans le coin et je repense à ce que lui avait dit Théodore le samedi midi : Si tu veux le voir au Km12, tu dois être à 9h45 au panneau, pas à 9h50 hein, c’est hyper précis, ça se joue à la seconde ! Il y a beaucoup de monde. Je me dis qu’il me sera difficile de l’apercevoir. Et puis tout d’un coup je l’aperçois. Ça me motive.

Km15 : premier gel, tout roule. Je gère. J’ai changé quelque peu ma stratégie d’alimentation : au lieu des 4 gels habituels (pour les Km15, Km25, Km35 + gel pour le finish), je suis parti sur 6 gels : Km15, puis tous les 5 kilomètres.

Km16 : je passe en 1h00. On est sur les bases de 3’45’’, tout roule.

Km18-Km19 : un coup de moins bien…

Km20 : on va arriver au semi. Il faut que je sois en 1h19 pour être dans les clous. J’aperçois Emilie qui me tend un bout d’étole humide. Théodore est juste après ! Je l’aperçois quelques dizaines de mètres plus loin. Un virage à gauche et l’on arrive au semi : 1h20’27’’. Je suis à la bourre. Il y a quelques années, j’aurai paniqué : Merde, merde, je suis en retard ! Mais là, bizarrement, rien de tout ça. Je ne m’affole pas.

Deuxième semi : là où tout commence

En marathon, le marathon commence au Km21. C’est là que tu dois te battre. C’est là que rentre en jeu ce qui est essentiel dans ce sport : le mental. J’ai tendance à en manquer parfois. Je le sais.

Km22-23 : je suis rattrapé par l’élite féminine F17 que j’avais quelque peu distancée dans les kilomètres précédents. A partir de ce moment c’est l’explosion. Impossible d’avancer. Les jambes ne répondent plus. Je ne souhaite pas forcer ; je me dis que si je force maintenant, je vais tenir un kilomètre de plus mais que j’exploserai ensuite et que ce sera pire. Il fait chaud. Trop chaud pour courir.

Km25 : je prends mon gel. L’ouverture est difficile. En tentant de l’ouvrir avec les dents, je le transperce et le gel me coule sur la main droite. Il fait chaud, ça colle de partout ! Je cours la main collante, j’ai hâte de voir Emilie & Théodore pour qu’ils me donnent une bouteille d’eau. Je les cherche du regard, mais ne les vois pas.

Km27 : j’aperçois Emilie. En la voyant, je lui fais un signe croix avec mes bras. Je suis cuit. J’ai juste le temps de lui dire : Il fait trop chaud. Dis à DD que je suis sur les bases de 2h44/2h45. J’attrape la bouteille d’eau tendue et me la verse au-dessus de la tête. Quelques dizaines de mètres plus loin, j’aperçois Théodore qui me tend un bout d’étole. Je me l’enroule sur la tête et contrairement à avant, je le garde. Je ne le jette pas. L’eau coule sur le torse et dans la nuque. Cela me fait du bien. Mais au bout de 2/3Km le morceau de tissu est quasiment sec. Je le jette. Je suis dans une longue ligne droite que je dois ensuite reprendre en sens inverse.

Le mental prend le relais

A partir de ce moment et jusqu’au Km35, je serai seul. Seul avec moi-même. Je dois me faire dépasser par 2/3 concurrents. Je dois rattraper 2/3 concurrents. Bref je maintiens le rythme : 4’10’’/4’20’’ au kilomètre. Pas plus vite. Je me dis : Finis la à cette allure. En mode SL. Et puis je pense beaucoup au message que m’a envoyé Jean-Marc la veille via Facebook : Que ta petite étoile te protège tout le long de ton parcours on te souhaite un bon marathon. Je pense à Agathe. Elle aimait cette ville de Vienne. Pendant la préparation de ce marathon, combien de fois me suis-je dit : En faisant un RP durant ce marathon, je le dédierai à Agathe. Ça me remotivait dans les moments durs de la prépa : sous la pluie, dans le froid, ou quand tu n’es pas dans l’allure définie. Je sais que ce ne sera pas le cas. Je suis déçu mais je continue. Je ne lâche pas. Depuis que j’ai commencé à courir, je n’ai jamais abandonné sur une course. Ce n’est pas maintenant que ça va commencer. J’avance à  mon rythme.

Km35 : dernière fois que je vais apercevoir Emilie puis Théodore. Bouteille d’eau, morceau d’étole mouillé. Le rituel. 7 kilomètres. Je vais finir.

Et puis j’aperçois quelqu’un qui court sur le bas-côté. Un français avec qui j’échange quelques mots. Il va m’accompagner durant 3/4 kilomètres en m’encourageant : Concentre-toi sur ta foulée. Pense à toutes les semaines d’entraînement. Il me recontactera via le réseau Strava. Merci à lui de m’avoir accompagné.

Je connais la fin. Je m’imagine par rapport au plan du parcours. Allez encore 2/3 virages et j’arrive sur Open Ring ! Ensuite c’est la fin.

Km40 : je regarde la montre : 2h40. Je me dis que lors de mon RP à Rennes en 2015, j’étais arrivé. J’en souris. J’accélère ? Non. J’attends le Km41.

Km41 : de plus en plus de monde sur le bord de la route. Ça sent l’arrivée. J’accélère ? Non, non c’est trop tôt. J’attends les 500 derniers mètres.

Km41,5 : bon là maintenant il faut vraiment accélérer. Oui mais il fait chaud, on doit approcher les 25° ! Je me dis : Sortie du virage, c’est maintenant que tu cales la mine. Il y en a 2 devant, tu les rattrapes. Allez ils sont mal ! Virage à droite, panneau des 500m : Maintenant !

J’accélère, je tire sur les bras (après course, et après vérification du chrono il s’avèrera que j’étais à une vitesse de 3’13’’ au kilomètre sur les 500 derniers mètres). Je reviens sur mes deux concurrents, j’espère qu’ils ne vont pas se retourner pour accélérer.

Il y a du monde, beaucoup de monde, c’est incroyable, ça booste. Le site internet de l’événement indique qu’il y a près d’un million de supporters le long du parcours. C’est certainement vrai tant la ferveur est grande !

Il reste moins de 200m, on va arriver sur le tapis bleu : Allez tire sur les bras, tu les bouffes ! TOP ! Je passe la ligne : 2h49’35’’ à la 54ème place du général. Juste en dessous des 2h50. Ce n’est pas si pire (comme on dit au Québec). Je suis content, j’en suis venu à bout. Mais je ne vais pas mentir, c’était dur. 

Voilà. Un de plus, le 11ème. Et j’ai déjà en tête le 12ème ;-)

Même si le marathon est une épreuve solitaire, elle ne peut être réalisée qu’avec une équipe, bien entouré. Alors, je tiens à remercier ma famille et  Emile qui étaient là pour me supporter durant cette épreuve et qui ont tout mis en œuvre pour qu’elle se passe le mieux possible le jour J. Un grand merci à DD mon coach du XVème Athletic Club pour m’avoir préparé à cette épreuve, pour sa disponibilité jusque dans les dernières heures avant la course, pour ses conseils et son écoute. Un grand merci à mes co-équipers du Groupe 0 : Nicolas P, Nicolas S, Olivier, Filippo, Amaël, Geoffroy et Titou pour votre confiance et votre soutien lors des entraînements sur piste. Enfin, merci à Cryo78 (www.cryo78.com) de m’avoir accompagné lors de cette préparation avec des séances régulières.

10:30 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sport, marathon, vienne, xvemeac, running | |  Facebook

18 octobre 2014

Mes France.

Je les avais cochés sur mon calendrier depuis plus d’un an. L’année passée, j’étais passé tout près, loupant la qualification pour 34 misérables secondes. Alors, passé cette déception, j’ai dû retravailler pour être sûr de me qualifier au prochain coup. Ce fut chose faite en avril dernier à Londres. De peu : 26 secondes.

Le moment tant attendu allait arriver. Ce serait le dimanche 12 octobre 2014, à Metz : les championnats de France de marathon. Ce moment, j’y ai beaucoup pensé avant le week-end dernier, en me posant tout un tas de questions. Comment est le parcours ? Quel temps fera-t-il à cette période à Metz ? Combien y aura-t-il de participants ? Ces questions sont toujours les mêmes avant chaque marathon. Mais trouver les réponses pour ce marathon était plus complexe : tous les marathons que j’avais courus jusque-là étaient de grands marathons rassemblant entre 35 000 et 40 000 participants. Il était facile de trouver les réponses en parcourant les nombreux forums sur Internet. Mais pour le marathon de Metz dont c’était dimanche dernier la 5ème édition, l’exercice était plus ardu…

Retour sur mes premiers championnats de France de marathon.

Arrivé à Metz le vendredi en milieu de journée. J’aime bien arriver à minima deux jours avant un marathon. Au programme du vendredi après-midi, après un risotto dans le centre-ville : promenade en ville, visite du centre Pompidou et repos. L’épreuve est dans deux jours et on sent que Metz se prépare à ce grand événement. Cela se sent et se voit. Les barrières des services techniques de la ville alignées à chaque coin de rue sont prêtes à être déployées. Sur la chaussée, la fameuse ligne qui trace le parcours du marathon. Le marathon dans une ville c’est comme lorsque le Tour de France est de passage, c’est une fête populaire.

Le repas du vendredi soir précédent une course, est le repas le plus important. Pâtes obligatoires. Coup de chance, mon hôtel propose un menu spécial pâtes avec choix de pâtes et sauce. Parfait. Mais quelle sauce choisir ? Je pencherai bien pour la sauce au gorgonzola, pesto ou carbonara. Mais est-ce raisonnable ? Finalement, j’opte pour une sauce tomate basique… avec du parmesan (désolé, je n’ai pu résister !)

Samedi en fin de matinée, retrait du dossard sur la place de la République. Je porterai le numéro 62. Le numéro de dossard correspond au classement des temps de qualification. La météo devrait être bonne, la pluie n’est prévue que pour le dimanche vers 15h00. Je décide de faire une petite reconnaissance de l’arrivée du départ ainsi que de l’endroit où je déposerai mes affaires, histoire de ne pas être perdu le lendemain... Les techniciens sont à l’œuvre : montage des tentes et gonflage des arches, installation des barrières. Ca approche !

Niveau déjeuner, petit restaurant place Saint-Louis. Une salade saumon grillé et légumes marinés, accompagné du journal local, le Républicain Lorrain. Bob Tahri, que l’on ne présente plus et qui remportera ces championnats, y donne une interview en expliquant le parcours avec les pièges à éviter. Je la lis quatre ou cinq fois pour me rassurer ! Puis retour à l’hôtel pour reposer les guiboles devant le match Stade Français Vs Racing Métro 92.

En fin de journée, vers 17h00, dernier petit footing d’avant course avec Mohammed et Patrizia. Mohammed court en V2 et vise le titre, qu’il obtiendra avec en prime le record de France ! Je le harcèle de questions, j’ai besoin de me rassurer. C’est tout bête mais c’est comme si c’était mon premier marathon… alors que c’est mon sixième !

Un diner rapide, des pâtes sauce tomates et asperges, puis au lit. Je regarde le match France Vs Portugal puis au lit. Ma tenue de course est prête, ma ceinture avec mes quatre gels et le dossard est accroché. Le réveil est programmé pour 5h00. La course est à 9h00.

Dimanche matin, petit déjeuner normal, on ne change pas les habitudes : fromage blanc et muesli, banane, tartines de pain beurré et café. Retour dans ma chambre, il est aux alentours de 6h00. Je me marque sur un sparadrap mes temps de passage et me le colle sur le bras. Ça me rassure de les avoir. Puis je me repose en regardant les infos sur BFM TV. Un thé et une dernière barre aux céréales aux alentours de 7h30 puis décollage vers 8h00. Je veux arriver tôt, quitte à attendre. Je veux avoir le temps de me préparer.

8h30 : je dépose mes affaires aux vestiaires, je ne garde qu’une polaire que je jetterai quelques minutes avant le départ de la course. Je m’échauffe, ma bouteille de Powerade, parfum Tempête glaciaire (toujours la même !) à la main : quelques éducatifs, un petit footing, quelques accélérations et montées d’escalier puis je rejoins mon sas de départ. J’aperçois Mohammed quelques mètres devant dans le sas élites. Je me positionne à l’avant de mon sas. Toujours la bouteille de Powerade (vide) à la main. En cas de besoin. Ce sera le cas par deux fois.

9h00 : top départ !

Ça y est c’est parti pour 42,195Km. Je dois tourner à 3’50 ‘’/Km afin de terminer dans le temps fixé : 2:41:44. Les premiers kilomètres sont en ville, pas mal de virages, pas mal de pavés. Difficile de garder un rythme précis. Très vite des petits groupes de quelques coureurs se forment puis se déforment, chacun adaptant son allure.

Au niveau du Km4 je me retrouve avec un coureur.  « Tu cours en combien ? » me demande-t-il. « Je vise 2h41 soit 3’50’’ au kilo. Et toi ? ». « 2h36/38 ». Je me rends alors acompte que je suis trop rapide, je décélère un peu pour revenir sur mon rythme.

J’aperçois Patrizia au niveau du Km9 qui m’encourage. Ca me booste. A la sortie de la ville, je suis tout seul. Nous devons être au niveau du Km10/11 et j’ai un groupe de quelques coureurs en visu devant et un groupe de coureurs derrière. J’ai peur de payer plus tard le fait de rester seul. Je fais quoi ? J’accélère pour les rattraper au risque de perdre du jus où je me laisse rattraper par les coureurs de derrière ? Finalement, aucun des deux. Je suis bien, les jambes sont là alors je fais ma course. Quelques petites montées/descentes, le parcours n’est pas complètement plat, j’arrive au niveau du Km15 et prend mon 1er gel. Je suis bien, dans les temps.

Peu de temps avant le Km20, je me fais rattraper par un V2 qui concourt pour le championnat puis nous en rattrapons un troisième. Un petit groupe de trois, c’est pas mal. Je pose la question. « Vous voulez tourner en combien les gars ? ». Je remarque que mon V2 n’a pas de montre. Celui-ci me répond du style « Je ne sais pas, je verrai ». Je me dis que ce type est une poire. Tu ne viens pas aux championnats de France sans montre en disant Je ne sais pas, je verrai. Dans ce cas-là, il n’avait qu’à courir avec une paire de Stan Smith pendant qu’on y est ! Quant au deuxième, il me dit qu’il vient de Nouvelle-Calédonie et que là-bas vu la chaleur il est difficile de courir plus d’une heure. De plus, il s’amuse à taper dans les mains des spectateurs…

Au semi, je passe en 1:20:11. Au poil.

Ce qui devait arriver arriva. Le V2 lâche au niveau du Km25 et le Néo-calédonien lâche un kilomètre plus tard. Merde alors, je me retrouve encore seul ! Je prends mon 2ème gel au et continue sur mon rythme. RAS.

Au niveau du Km30, à proximité de la base aérienne de Metz-Frescaty, le parcours va se durcir. Je m’en souviens c’était dans l’interview de Bob Tahri dans le Républicain Lorrain ! J’essaie de ne pas y penser. Je ne pense qu’à une chose : le temps au kilomètre : 3’50’’.

Je maintiens l’allure. Je vais arriver dans les temps. Km35, 3ème gel. Toujours seul, mais je rattrape des coureurs. A ce moment de la course je pense que chacun court seul, voire à deux. Pas plus. Je rattrape deux coureurs, un regard, pas plus. Ca encourage au bord de la route, on sent que l’arrivée est proche. Mais le long de la Moselle canalisée, la route monte (ca aussi c’était dans l’interview !).

Au niveau du Km37/38, encore un concurrent de rattrapé. Je ne le sens pas en forme. Je lui dis de s’accrocher. Je prends de l’avance. Il ne suit pas.

Km39, virage sur la droite, j’aperçois de l’eau, des bateaux. C’est le canal. La route s’élève, je tire un peu la grimace. Je sens qu’un coureur est devant, quelques centaines de mètres. J’entends les applaudissements et les encouragements. Il faut que je le rattrape !

Km40, on est toujours bon dans les temps, même s’il est un peu plus compliqué de maintenir le 3’50’’ au kilomètre. Je prends mon 4ème et dernier gel. Le gel de secours !

Km41, je le vois droit devant, je ne peux pas le laisser terminer devant moi, il faut que je le rattrape. Je suis allé reconnaître l’arrivée. Je sais comment se termine le marathon.

Au fur et à mesure que l’arrivée se profile, les encouragements sont de plus en plus nombreux. Les gens crient la distance restant à parcourir sur le bord de la route, ma proie est là quelques dizaines de mètres.

Je passe le Km42, les 195 derniers mètres sont barrièrés, voilà c’est maintenant qu’il faut attaquer ! Je me décale sur la droite, et accélère. Petit coup d’œil à gauche, il ne revient pas. Je ne lâche rien et fini en sprint, je donne tout !

La ligne est franchie en 2:41:32. L’objectif est accompli.

Je termine ces championnats de France en me classant 25ème au général, 12ème de la catégorie SEH. En poussant encore dans le détail, je fini 5ème de l’Ile-de-France, 1er de la catégorie SEH, et enfin 1er de Paris.

J’ai aimé cette course. Un marathon où pour la première fois, en plus d’être mon premier marathon en France, je me suis battu pour un chrono, pour une place, pour un club.

21:24 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : championnats de france, marathon, course, envie, motivation | |  Facebook

03 août 2014

Fin de saison : rétrospective.

Il y a quelques semaines s’achevait ma première saison d’athlétisme en club, au sein du XVème Athletic Club. Une saison variée avec de la route, du cross et de la piste puis une fin de saison avec des courses plus détendues (Les Belles Montées – La Salvetat, Fête du sport à Lenglen…), et que je comparerai aux critériums d’après Tour dans le jargon cycliste. Quoiqu’il en soit, sur toutes les courses auxquelles j’ai participé cette année, j’ai toujours donné le maximum. Une semaine après ma pause, retour en arrière sur cette première saison.

Un article pour remercier le club, l’ensemble des athlètes, la Team & le coach pour cette saison passée en leur compagnie. 

J’ai beaucoup hésité avant de m’inscrire en club. Moi qui avais l’habitude de m’entraîner tôt (très tôt !) le matin ou le soir quand l’envie m’en prenait, je ne savais pas si j’allais réussir à concilier travail et entraînements à heures fixes. Mais je savais que c’était l’une des clefs pour progresser. Au final, je ne crois pas avoir manqué énormément d’entraînements, pas même l’entraînement du 26 décembre ! Peut-être 5 ou 6 tout au plus.

Début septembre, je me retrouve pour la première fois au stade Suzanne Lenglen. Début des entraînements, affecté au groupe Zéro. Un gros changement pour moi : la piste. Je n’en avais jamais fait. C’est barbant tout seul. Mais en groupe c’est différent. Il y a l’émulation.

Prochain objectif, le marathon de Berlin fin septembre. Parcours plat, rapide, je veux faire un chrono. Six mois plutôt, en avril à Boston, je terminais en 2 :55 :21. Je souhaite passer sous les 2 :45 :00.

Je le termine en 2 :45 :34 et loupe les qualifications pour les Championnats de France pour 34”. A la fois heureux car j’améliore mon chrono de près de 10 minutes mais également un peu déçu. Après analyse de la course avec le coach, cette course a été mal gérée : un départ de fusée (3’17“ au kilomètre !), le premier semi passé en 1 :17 :45, le second en 1 :27 :13, bref niveau régularité, la copie est à revoir !

Mi-novembre, dernier rendez-vous de la saison sur route avec le semi-marathon de Boulogne-Billancourt avant d’attaquer la saison hivernale et les cross, ce qui sera une grande première pour moi. Le semi de Boul-Bi est relativement plat, hormis quelques passages au niveau des quais avec montées/descentes au niveau des kilomètres 17 & 18.

Mon dernier semi-marathon datait de mars 2013, semi-marathon de Paris, ou j’ai fait un chrono en 1 :20 :08. Comme toujours l’objectif est le même : faire un meilleur temps. Mais cette fois-ci en tentant d’être régulier, de partir sur un rythme défini (3’35’’/3’40’’ au kilomètre) et le tenir tout au long de la course. DD le président sera là sur le bord de la route pour me rappeler de garder l’allure, Pas plus vite !, les athlètes du club aussi.

On ne s’en rend pas forcément compte, mais lorsque l’on scande votre prénom sur le bord de la route aux alentours du 15ème kilomètre, ça vous met la pêche et vous donne des ailes !

Au final, je termine en 1 :15 :57. Je suis content. Je ne pensais pas pouvoir faire un si bon temps. Je m’approche des qualifications pour les Championnats de France  de semi-marathon sans que cela ne soit auparavant un objectif (ce le sera plus tard…). Le travail sur la piste paie.

Janvier 2014, on attaque la saison de cross. Après quelques cross de mise en jambe (cross de Chaville et de Ris-Orangis) où j’ai pu tester mes pointes, nous nous attaquons au cross de Clamart, championnat départemental de Paris. Puis viendront le championnat régional et enfin le championnat interrégional pour lequel nous nous qualifierons. Peu d’entre nous y croyait, mais étaient qualifiées neuf équipes et nous étions la 9ème équipe!

Le cross est une discipline à part dans l’athlétisme. C’est une course plus ou moins courte (guère plus de 12 kilomètres) mais sur laquelle le rythme cardiaque est à fond. Le départ est sous la forme d’un sprint afin d’être le mieux placé possible. Pour cela, conseil du coach : faire des pompes quelques minutes avant le départ pour que ton rythme cardiaque soit déjà élevé. La course elle, un sprint permanent dans la boue ! Le cross est à la fois une course individuelle, une course d’équipe, et une course que je qualifierai de club. Ce type de course se déroulant toute la journée, de 8.00 à 15.00, tu  passes ton dimanche en forêt dans la boue : on va reconnaître le parcours, puis on encourage les copains vétérans, puis les copines vétérans, puis les copines séniors. Les séniors hommes, eux, courent en dernier. Mais le meilleur moment des cross, c’est le goûter d’après cross !

Une petite pensée particulière pour le cross de Sceaux, qui, d’un point de vue topologique ne se court pas dans la boue en forêt comme je l’expliquais plus haut.

En 2013, je couvrais la distance (7,250 kilomètres) en 27’31’’. Un an plus tard, avec des conditions climatiques et un parcours similaires, je réalise ma meilleure performance (ce devait être ma 20ème participation !) et termine en 26’20’’ soit 1’11’’ de mieux. Je suis heureux de cette performance, fruit d’un travail avec le coach, le groupe et le club.

Cependant, j’ai une déception sur cette saison hivernale. Fin janvier, je participe en tant que lièvre (meneur d’allure) au 10Km de 14ème. Nous visions moins de 50’. Nous fîmes 52’. Promis, prochaine course on passe sous la barre !

Début mars, retour sur la route pour le semi de Paris. Je connais le parcours, je suis au taquet. Cette course est la dernière avant le marathon de Londres, THE objective of the year. Je souhaite passer ou du moins m’approcher au plus près des 1 :15 :00.

L’objectif était peut-être un peu trop élevé sortant tout juste d’une saison de cross. Un petit coup de mou également vers le kilomètre 18.

Je réalise le même temps qu’à Boulogne-Billancourt à la seconde près : 1 :15 :57 ! Une satisfaction tout de même : c’est la première fois que je me classe dans le Top 100 sur une course internationale : 85ème sur 32 816 arrivés. Là encore, un grand merci aux athlètes du XVème sur le bord de la route tout au long du parcours pour leur encouragements.

Une semaine plus tard, étant en mode récup’, SMS du Président, un dossard se libère pour le semi de Rambouillet. Why not ? Mais attention, pas de perf’ à la clé.

Au final, je boucle le semi en 1 :23 :48 servant de lièvre à une athlète du club… qui remporte la course chez les féminines !

Avril, la capitale londonienne. Ultime marathon des Big 5, je veux une qualification pour les France, objectif : passer sous les 2 :45 :00. Ultime SMS du coach à l’heure du départ : la clé du marathon, c’est la régularité.

Je pensais le marathon roulant, mais pas de bol, pas mal de faux plats, une forte chaleur au départ, une unité de mesure en mile (ce qui a le don de me perturber pour garder mon allure au kilomètre), bref, loin d’être aussi simple que je ne l’imaginais. Je mentirai si je disais que tout s’est bien passé.

Le premier semi est passé en 1 :21 :22 puis ne maitrisant pas trop mon allure, j’accélère un peu trop rapidement ce qui me cramera par la suite. Le second semi est bouclé en 1 :23 :12 et je termine en 2 :44 :34. L’objectif est atteint et la régularité parfaite est presque là !

Rendez-vous à Metz en octobre pour les Championnats de France de marathon !

Fin mai, commencent les meetings de piste. Là encore, nouvelle discipline, nouvelles pointes, et autre façon de courir. Les distances sont plus courtes (1500m, 3000m…) ce qui me fait partir sur les premières courses beaucoup trop rapidement et donc je peine quelque peu dans le dernier tour (400 derniers mètres). 4’51’’67 lors de ma première course, 4’43’’20 lors de la seconde puis 4’47’’19 lors de la dernière. Des résultats qui ne peuvent que s’améliorer !

Merci à tous pour cette belle saison et rendez-vous en septembre !