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07 mars 2015

Les BIG 6.

Je dois l’avouer. Même si je pense qu’il n’y a pas une seule personne m’ayant côtoyé ces dernières années à qui je n’ai pas dit que je voulais courir les Big 6, ou World Marathon Majors, je ne sais pas trop à quel moment je me suis dit «Je vais courir tous les Big 5 » puisqu’à l’époque Tokyo n’en faisait pas parti.

Mais ça remonte peut-être au 27 février 2011, jour de mon anniversaire, il y a tout juste 4 ans. Je reçois un Bon pour le marathon de ton choix. A ce moment c’est le déclic. Je viens de revenir en France il y a quelques semaines, je viens de courir mon premier marathon, New-York, et voilà que j’ai un ticket pour un second marathon. C’est tout net, ce sera le marathon de Chicago en octobre 2012. Et puis viendra le marathon de Boston en avril 2013, puis Berlin en septembre de la même année, Londres en avril 2014 et enfin le dernier, Tokyo, le 22 février dernier.

Retour sur mon last but no least de mes marathons.

Samedi 21 février aux alentours de 19.00 : je pars accompagné d’autres athlètes qui m’accompagnent avec Thomas Cook Marathon manger des pâtes chez un italien repéré il y a quelques jours à proximité de l’hôtel. Il faut dire que les restaurants italiens ne courent pas les rues à proximité… J’y suis passé le matin même afin de réserver une table mais visiblement ce n’était pas possible. Arrivés au restaurant, pas de place. Une table est réservée pour des gens de notre hôtel (1 400 chambres…) mais ce n’est pas nous. Elle est réservée par d’autres coureurs de Thomas Cook Marathon. Du coup, d’une table à 4, on passe à une table à 7 !

Au menu, les traditionnelles pâtes d’avant course : 400g de spaghetti avec huile d’olive et sel. Rien d’autre. Les autres coureurs sont un peu surpris par ce régime et certains se laissent même tenter !

Ensuite, je ne traîne pas, je souhaite me coucher tôt, le lever est prévu pour 4.00. Comme chaque veille de course, j’ai un peu de mal à trouver le sommeil, je pense au parcours, à la météo (pas très clémente ces derniers jours) et aux temps de passage à réaliser pour être dans les temps. Je dois courir à 3’45’’ au kilomètre soit 1:19:00 au semi-marathon. Je suis en train de me demander si je vais y arriver, je me questionne… Et puis je me souviens de ma dernière course : le semi de Boulogne-Billancourt en novembre dernier réalisé en 1:16:15. Si je suis capable de courir un semi en 1:16:15, il n’y a pas de raison que je ne sois pas en mesure de passer la mi-course en 1:19:00 ! J’arrive à m’endormir.

Dimanche 22 février à 4.00 : le réveil sonne. Quelques petits exercices pompes/abdos/gainage comme tous les matins, une douche et me voilà à 5.00 au petit déjeuner. Pas mal de coureurs sont déjà là. Comme d’habitude un petit déjeuner composé de céréales, fromage blanc, vegetable juice (découvert à Tokyo !), kiwi, pain, beurre & confiture accompagné de café.

Je remonte dans ma chambre aux alentours de 4.50. La course est à 9.10, j’ai prévu de décoller aux alentours de 8.00.

Pour passer le temps, je relis les instructions de la course, glandouille sur Internet & Facebook et me repose allongé sur le lit. Aux alentours de 7.15, comme lors du marathon de Metz, je prends un thé et une barre aux céréales.

Vers 8.00, je descends dans le hall de l’hôtel. Il y a foule. L’hôtel n’est qu’à 450m du départ, amis surtout c’est l’hôtel officiel du marathon. Ça grouille de monde de partout ! Je sors. Une pluie fine tombe, la chaussée est mouillée. Ayant prévu la chose, je m’enveloppe les pieds dans des sacs plastiques afin de ne pas mouiller chaussures & chaussettes.

Aux alentours de 8.15, je rentre la Departure Area. Les japonais ne rigolent pas : portiques de sécurité à l’entrée de la zone, fouille du sac et interdiction de pénétrer dans la zone de départ avec une boisson. Et mon Powerade habituel alors ? Je dois le jeter. Plus de bouteille vide et ça, ça m’angoisse. Des boissons dans des gobelets en carton et des solides sous formes de gels/compotes sont prévus dans la zone de départ. Je ne prends qu’un gobelet d’eau que je vide et que je garde dans ma poche. Précieusement. Quelques étirements et échauffements et il est temps de rentrer dans le sas de départ. Il n’est pourtant 8.30 mais il était indiqué qu’il fallait y être pour 8.30. Je m’exécute.

Dans le sas de départ, j’observe les autres coureurs autour de moi. Le meneur d’allure 3:30 se trouve bien derrière moi mais celui pour les 3:00 est bien devant moi ! Je me suis pourtant inscrit avec un temps de 2:41:32… Je me renseigne autour de moi et questionne les coureurs à proximité ; ça court en 3:10 ou 3:15 ! Je suis donc bien mal placé…

Mon gobelet me servira à plusieurs reprises, certains autour de moi ont l’air surpris de voir ce que j’en fais, mais bon, c’est comme ça !

Dimanche 22 février à 9.10 : le départ est donné ! Gros cafouillage comme je l’imaginais. C’est le bazar. Tout de suite je me positionne à gauche de la chaussée afin de dépasser. Au bout de quelques centaines de mètres, surprise : une bretelle pour aller aux toilettes ! Plusieurs coureurs me barrent la route en y allant. Au final, rien d’étonnant quand on sait que cela fait près de 45 minutes qu’ils sont dans un sas de départ sans pouvoir aller aux toilettes !

Km1 : je regarde la montre. Ce n’est pas brillant, 25 secondes de retard sur le temps prévisionnel. Il va falloir faire un effort pour rattraper le temps perdu au départ. C’est ce que je vais m’employer à faire lors des premiers kilomètres.

Km3 : je vais prendre une boisson au ravitaillement. Je dois être dans une allure supérieure à celle prévue (3’45’’ au kilomètre). Nouvelle surprise : les gobelets pour le ravitaillement liquide sont positionnés sur les tables mais aucun bénévoles ne les tendent devant la table comme c’est habituellement le cas ! Ils restent derrière la table. Du coup, pour un gobelet attrapé, cinq ou six renversés !  

Km5 : je dois avoir rattrapé mon retard, il faut maintenant que je me concentre sur l’allure à tenir sans accélérer ni ralentir.

Entre le Km10 et le Km15, le parcours revenant sur ses pas, je croise la tête de course. Ils doivent en être au Km17 quand je passe le Km14. Cela me permet de voir que je ne suis pas trop mal classé dans les 200-250.

Au Km15, je prends mon premier gel, puis quelques kilomètres plus loin c’est moi qui croise les coureurs. J’entends un « Allez Jérôme ! », il s’agit d’un coureur de Thomas Cook Marathon, puis d’un autre encouragement un peu plus loin par mon camarade de chambrée. Ça motive !

Km21, la mi-course. Je passe en 1:19:02 au chrono officiel pour un chrono prévisionnel de 1:19:06. Je suis dans les temps. Je pense à ces 4’’ d’avance et me dit que c’est dû au vent dans le dos. C’est souvent ce que je dis à DD, lorsque je tourne un peu plus vite sur la piste. Un autre encouragement sur la gauche de la route de la part de l’accompagnatrice de Thomas Cook Marathon ! Je sais que c’est maintenant que la course va commencer mais j’y crois.

Km25 : là encore, le parcours revient sur ses pas, je recroise la tête de course. Celle-ci a changé, certains kenyans/éthiopiens/japonais qui figuraient en tête n’y sont plus. Comme depuis un bon moment je suis dans un groupe de japonais. Nous sommes peu nombreux, peut-être 5 ou 6, un groupe du même ordre doit être à trente mètres devant et un autre à trente mètres derrière. On tourne bien. Je prends mon deuxième gel et demande à l’un de mes comparses de course en combien il court. Pas de réponse, il ne parle pas anglais…

Km35 : je vois le panneau indiquant le Km35. Bizarre, pas de marquage au sol, pas de chrono… Je regarde ma montre, et je suis dans le bon rythme. Finalement le vrai panneau Km35 avec le chrono sera quelques centaines de mètres plus loin. Au niveau chrono, je ne serai pas trop mal. Je prends mon troisième gel.

Km36 : j’avais mis un triangle rouge sur ce point kilométrique. C’est la première des trois côtes recensées sur le profil. En soit elle n’est pas difficile, il ne s’agit que d’un passage de pont… Et puis après la montée, il y a une descente. Les jambes commencent à tirer.

Km38 : deuxième côte. Il est temps de prendre le quatrième et dernier gel histoire de me donner un dernier coup de fouet. Ça tire de plus en plus et j’ai vraiment envie d’arriver. Je ne sais pas si je parviendrai à atteindre mon objectif de 2h38m13s.

Km41 : la dernière côte. C’est la plus dure du parcours car la plus longue mais surtout elle est à un kilomètre de l’arrivée. Je me dis que tout se joue dans la tête. Je vais améliorer mon temps mais je ne ferais pas 2h38m13s. Je peux peut-être encore viser moins de 2h40m.

Km42 : comme toujours, il y a un panneau qui te dit qu’il ne te reste plus que deux cent mètres. Ces deux cent derniers mètres sont toujours les plus durs. Je regarde ma montre : 2h39m15s (au réel). Les 200 derniers mètres en moins de 45 secondes ? Ça risque d’être difficile, car même si la tête veut, les jambes ne répondent plus.

Au final, je termine le marathon de Tokyo en 2h40m29s me classant 287ème et 1er français. C’est en deçà de mes espérances, mais c’est mieux qu’il y a quatre mois à Metz où j’ai réalisé un temps de 2h41m32s. Mieux de 63 secondes. Mais ce chrono doit pouvoir être encore amélioré. J’ai donc encore quelques tours de piste à faire à Lenglen… :-)