Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18 février 2011

On est mal barré.

J’ai hésité quelque temps avant de publier la note qui va suivre. J’ai hésité sur la forme de mes propos et me questionnais sur l’interprétation qui pourrait en résulter. Et puis je me suis rappelé ce que mon moniteur d’auto-école me disait lorsque je tardais à prendre une décision : « Lorsque vous hésitez, vous n’avancez pas ». Alors je l’ai publiée.

 

L’actualité internationale est depuis quelques semaines riche d’événements. Un peu partout dans le monde les populations de plusieurs pays se réveillent. Trop longtemps étouffées et bâillonnées, elles ont souhaité, via leurs jeunesses descendant dans la rue, se faire entendre. Ce phénomène n’a pas commencé en Tunisie en décembre dernier. Mais le 6 décembre 2008 avec les émeutes en Grèce.

 

Ingrédients similaires.

Même si les issues des émeutes n’ont pas été les mêmes, il apparaît que les ingrédients sont eux, strictement identiques : appauvrissement des classes populaires (via la hausse du coût de la vie) et chômage des jeunes. Ce sont ces deux paramètres qui ont poussé les jeunes à descendre dans la rue, pour des conséquences différentes : démission des chefs d’Etat pour la Tunisie et l’Egypte, démission de ministres en Grèce.

Ces différentes conséquences s’expliquent par la nature du régime en place dans ces pays au moment des faits, régime autoritaire pour la Tunisie et l’Egypte, régime démocratique pour la Grèce.

 

Conflit intergénérationnel.

Ces émeutes traduisent à mon sens une lutte entre trois générations : la génération des Baby-Boomers (et avant), la génération X et la génération Y.

La première génération a bénéficié de la période des Trente Glorieuses, période qui s’est caractérisée par la reconstruction économique de pays largement dévastés par la guerre, le retour vers une situation de plein emploi dans la grande majorité des pays et une croissance forte de la production industrielle. Ce qui lui a permis d’augmenter son niveau de vie.

La génération suivante, a quant à elle, eut droit au Vingt Piteuses, période durant laquelle on a constatée une réduction du taux d'emploi et du temps de travail et gains de productivité pour les entreprises.

La génération Y est coupée en deux. Les personnes nées à la fin des années 1970 ont eu moins de mal à trouver un emploi que celles nées au milieu des années 1980 et après, frappées de plein fouet par la crise économique de 2008. Aujourd’hui, près de 23 % des jeunes diplômés sont au chômage en métropole.

 

Génération sacrifiée ?

Aujourd’hui, force est de constater que la génération Y ne voit pas la vie en rose, et cela est d’autant plus inquiétant qu’elle sera appelée, dans quelques années, à assumer des responsabilités dans les domaines de l’économie, aussi bien au niveau public que privé.

Or, cette génération est fort mal partie dans la vie active. Impossibilité de trouver un emploi (même après des études longues), impossibilité pour les jeunes de se loger dans des conditions décentes (due au coût des loyers). Et parfois même endettés avant même d’arriver sur un marché du travail qui ne fait guère envie. Aussi n’est-il pas surprenant que de voir des diplômés Bac +5 faire des jobs alimentaires afin de rembourser les emprunts coûteux pour leurs études.

Ces deux problèmes ont été créés par les entreprises. C’est elles, qui, par la voix de leurs dirigeants ont souhaité, des formations axées sur telle ou telle compétence et les ont imposées aux différents acteurs de l’enseignement supérieur, se référant comme « employeurs de demain ». Quant aux logements, eux aussi sont soit détenus par les entreprises elles-mêmes, soit par leurs cadres dirigeants, qui sont pour la plupart des… Baby-Boomers.

10:28 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conflit générationnel, emploi, chômage, émeutes, réflexions | |  Facebook